L’enseignement propose aux étudiants de conjuguer trois thèmes : - Le mouvement - L’empreinte - Le signe. Ces thèmes sont également des étapes de construction de l’expérience et de l’apprentissage pour mettre en place des lisibilités et des entendements des lieux explorés au motif de proposer des transformations de leurs usages. C’est-à-dire, inventer des modes d’interrelation entre les vivants humains, non humains et des choses du monde pour redessiner de nouveaux contours aux relations avec le milieu et l’environnement, notamment en mobilisant la notion de diplomatie. Au travers du prisme de l’art et de ses processus de la création l'étudiant est invité à imaginer, agir, fabriquer un récit imagé artistique de ces nouveaux modes. Les créations mettront en éclairage comment ces réorganisations transformeraient la grande échelle d’un paysage et comment elles influeraient sur les grands et longs mouvements géologiques.
Le choix des lieux, milieux et environnements à traverser seront déterminés en concertation avec les étudiants. Le travail pourra s’effectuer en individuel ou en collectif. Nous déterminerons collectivement quel rapport à la grande échelle, il nous intéressera d'explorer. La force de proposition de l'étudiant ou du groupe d'étudiants croisés avec les évènements du cours seront les moteurs du processus de la création de la fiction visionnaire plastique.
Mouvements – Anima
Énergie, transformation, adaptabilité
L’enseignement invite l’étudiant à se mettre en mouvement et il apporte des cultures et pratiques liées à la performance in situ. Il apporte des méthodes de travailler individuellement et collectivement pour se mettre en contact avec l'environnement. Cette dynamique pour renverser, décaler, déplacer les contextes de saisissements et réflexions dans le but de construire un dispositif critique. Cette disponibilité à la mobilité travaillée à la faveur d’organisations de pensées acentriques, rhizomiques, en constellations articule la construction de continuités et de circulations entre les concepts. Cette approche permet de toucher la notion de 'l'ouvert'. La pensée et le corps en mouvement sont comprises comme des outils de la perception et de l’expérience du monde pour fabriquer de la connaissance.
Empreintes - Rendre visible
Le deuxième thème observe et décrit, dans un premier temps, l’usage au travers de son empreinte visible et invisible. Dans un second temps, l’étudiant est convié à une mise à l’épreuve en faisant la création d’une empreinte pour comprendre sa relation à la présence. L’empreinte est un corps-à-corps qui produit une forme en creux ou en relief à l'issue d’une pression. Du transfert de poids dans une matière plus meuble que l’autre s’imprime la forme d’une présence. Cette mise en contact permet, grâce au toucher, de se mettre en résonance avec l’expérience d’un autre corps. L’observation, quant à elle, introduit à l’analyse avec la formulation d’un récit objectivé. L’empreinte contient une somme d’indices de témoignages de vies ou d’occupations d’espace qui renseignent sur des contextes dans le cadre de différentes temporalités. L’enseignement oriente la transcription et la traduction des empreintes vers la création de systèmes de visualisation plastique et d’écrits qui augurent de la création d’un langage complexe constitué de signes.
Signes - vers de nouveaux lignages culturels
La transcription et le récit de la présence au monde au travers de la création de signes à pour objectif d’élargir des pistes interprétatives des phénomènes silencieux. La création d’un langage protéiforme issu de l’expérience et d’un dispositif critique questionne le lignage culturel. Par ailleurs, théoriser les systèmes de visualisation et de représentation dans le but de développer une sémiologie trans-espèces pour faire parler les animaux, les plantes. En rendant visible et préhensible toutes les expressions du vivant, c’est apporter des arguments tangibles pour engager une transformation des usages.