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  • S8-P2 PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

DE 5 : Habiter Atlantis - Benjamin Colboc et Etienne Lenack

Semestre 8

Enseignant(s) : Etienne Lenack, Antoine Maufay, Benjamin Colboc

  • Année : 4
  • Semestre : 8
  • E.C.T.S : 13
  • Coefficient : 5,00
  • Compensable : non
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : non
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

Le semestre de S8 propose une réflexion architecturale et urbaine à partir de la notion d’« habiter » qui compose un des trois axes de travail du DE5. Par « Habiter » nous entendons établir les conditions d’une occupation propice à l’épanouissement humain, autant que profitable à son environnement, sans dégrader le contexte « naturel », voire en contribuant à son ressourcement. Les recherches feront ainsi la démonstration d’une manière d’ »habiter le monde », sans se limiter à la question majeure du logement.

 

Dans le cadre d’un programme établi sur plusieurs semestres, l’axe ‘Habiter’ propose d’engager un travail prospectif sur l’adaptation des grands archétypes de la ville contemporaine au nouveau régime climatique à travers un enseignement qui croise pour chaque forme urbaine :

 L’expertise du modèle théorique (HCA) et des conditions qui ont présidé à son invention, à son succès et le cas échéant à sa potentielle crise ou obsolescence ;

 La description analytique et le re-dessin d’exemple représentatif du sujet ;

 Un corpus d’exemple et d’expérience remarquable ;

 L’énoncé et la formalisation de trajectoires ou scenarii d’adaptation possibles en lien avec les nouvelles exigences environnementales.

 

L’objectif pédagogique cherchera donc à rendre « habitables » des espaces impropres à leur destination ou des modèles urbains obsolètes. Considérant une vision élargie à toutes sortes de programmes (programmes économiques, commerciaux, programmes d’hébergement divers, équipements, espaces publics…), le cadre pédagogique considèrera toutefois le travail sur l’ « habitat » comme une question centrale, celui-ci s’imposant à la fois comme une question d’intérêt public, un levier de transformation urbaine et un sujet architectural essentiel.

Cet enseignement propose de déployer les connaissances acquises en Licence, tant sur la dimension architecturale, urbaine et constructive. Il y sera développé une vision large de la notion de projet avec la maîtrise d’un projet architectural conceptuellement et techniquement abouti, en lien étroit avec une vision urbaine.

La pédagogie veillera à développer la maîtrise disciplinaire (savoir-faire spécifiques de l’architecte) ainsi qu’une conscience et un engagement volontaire dans les enjeux du monde contemporain en transition. La maitrise de la présentation et de l’exposé des arguments de projet (faire-savoir) sera aussi une attention forte portée par cet enseignement.

Contenu

Ce S8 développera à l’échelle architecturale l’analyse territoriale et le projet urbain sur le centre commercial Atlantis mené par le S7 « « learning from Nantes » animé par JM Bichat, Sabri Bendimerad et Mario Poirier. Il s’appuiera sur les données collectées, les analyses et les documents produits au cours du premier semestre, et complétera les propositions architecturales formulées lors de ce semestre.

 

Méthode :

Le centre commercial Atlantis, à l’instar de nombre de ses congénères, fait cohabiter des boites à chaussures ne dialoguant que faiblement entre elles. Si chacune de ces boites est précieuse par les flux commerciaux et humains qu’elle génère, elles n’ont que très peu de valeur patrimoniale. Les détruire n’a pas de sens – elles remplissent un usage qui génère de l’activité et ont mobilisé de l’énergie, des ressources et donc du carbone pour leur construction. Les densifier en surélevant ou en réhabilitant posent de nombreux problèmes : rupture dans l’exploitation, faiblesse technique ne justifiant pas les investissements nécessaires etc. Les entre-deux offrent par contre un foncier bien souvent gaspillé par l’automobile : absence de réflexion sur le foisonnement des stationnements, voiries surdimensionnées etc. Nous proposons donc d’investir ces entre-deux pour compléter les programmes déployés par un centre commercial comme Atlantis – commerces de tout type, restaurations, cinémas, salles de spectacle – par des logements et les équipements afférents : crèche, école élémentaire, médiathèque etc.

 

Blocks

A l’image des boites existantes, ces programmes prendront place dans des blocks aux volumétries claires, des formes élémentaires - cube, cylindre, triangle extrudé – accueillant chacun un équipement et des logements, tout en ménageant et complétant l’offre en stationnement existante. Ces blocks, soumis à cet arbitraire formel, déploieront une approche rationaliste de l’architecture par la recherche de permanence grâce aux distributions horizontales et verticales et à la structure.

Première partie du semestre, les Blocks n’entretiennent comme relation au site que l’orientation solaire et l’impact au sol sur les voieries et les parkings. L’approche sera donc typo-morphologique et constructive.

Rendu (individuel) :

 Plans + 1 coupe perspective – 1/200 -ème

 Plan/coupe/élévation détail d’une trame – 1/20 -ème

 Perspectives

 1 maquette – 1/200 -ème

 1 photographie de la maquette

 1 texte de 2500 signes espaces compris

Durée : 5 semaines

 

Superblocks

Comme un jeu de construction, ces blocks viendront compléter les boites existantes. Ils se positionneront en contiguïté (mitoyenneté) ou à distance, mais pas en superposition. Les entre deux seront à qualifier – fonction, qualité, quantité etc. Cette courte séquence de travail collectif posera la question de la composition urbaine. Elle permettra également d’observer les limites du dispositif. En effet, si les formes élémentaires accueillent le programme permettant d’habiter pleinement le centre commercial, elles seront également des catalyseurs, des révélateurs de tensions, de complexités, de situations non résolues.

Rendu (collectif) :

 1 plan de situation – 1/20000ème

 1 plan de masse – 1/5000ème

 Plans et coupes significatives – 1/500ème

 Photomontages

 1 présentation commune

Durée : 2 semaines

 

Métablocks

Le dernier temps du semestre est dédié à la résolution architecturale des interfaces entre l’existant et les blocks. Ici, une nappe de logements dissimule les livraisons ; plus loin un parking silo autorise la renaturation d’un sol etc. Il s’agira de dépasser par l’architecture les superblocks pour fabriquer un noyau urbain contemporain, chaque étudiant étant responsable des interfaces de son block avec l’existant.

Rendu (individuel) :

 Plans + 1 coupe perspective – 1/200 -ème

 Plan/coupe/élévation détail d’une trame – 1/20 -ème

 Perspectives

 1 maquette – 1/200 -ème

 1 photographie de la maquette

1 texte de 2500 signes espaces compris

Durée : 6 semaines

 

Enjeux :

La zone commerciale, c’est une ville horizontale zonée aux portes de la ville mixte et résidentielle, une ville fragile, étanche, sans nature et dessinée pour la voiture, une ville qui joue le rôle d’hyper centre/ de centralité de la banlieue et de la périphérie, plus largement de l’espace péri-métropolitain. Le centre commercial, c’est un bâtiment ville, une hyper ville, le temple du commerce, le centre et la « place du village » du territoire, une infrastructure ossature en général en béton parfois en charpente métallique. Autrefois en bord ou hors de la ville, mais branchées sur les infrastructures routières, les zones commerciales ont été progressivement englobées dans les aires urbaines et raccordées pour certaines à l’espace métropolitain par les transports en communs. Le retour à la ville, le télétravail, la crise de la grande distribution, la congestion routière et la critique de la route, etc… conduisent à repenser le modèle en réévaluant hybridant suivant les situations son programme (réversibilité, mixité, densité...) dans le cadre de sa spécifiée architecturale (infrastructure XXL). Dans la perspective désormais active du ZAN, ces grandes emprises constituent les espaces privilégiés de renouvellement dont le projet peut à la fois restaurer une géographie naturelle disparue, et contribuer à la dynamique des villes en permettant de répondre aux attentes en matière de logements et d’urbanité. Intervenir sur ces formes urbaines singulières de la seconde moitié du XXème siècle, c’est appréhender à la fois une question urbaine et territoriale, une question de programme et une question d’architecture et de construction (recyclage/ adaptation).

 

Situés sur la route de Vannes au Nord-ouest de Nantes, entre faubourg de ville et frange péri-urbaine, le secteur Atlantis dessine un vaste territoire composite dont l’urbanisation s’est faite par fragments dans la période d’expansion urbaine de la seconde moitié du XXème siècle : grands équipements métropolitains, zones d’activités, zones commerciales, lotissements et cités d’habitat social dessinent aujourd’hui un faubourg métropolitain, Avec le nouveau PLUm, les élus de la métropole ont décidé de limiter l’expansion territoriale de la ville et d’engager un processus de renouvellement urbain permanent attentif aux enjeux écologiques. L’urgence environnementale et les récentes manifestations sociales confirment cette nécessité de lutter contre l’étalement urbain et la ségrégation spatiale. Ces anciens espaces servants, caractérisés par leur hétérogénéité et leur faible qualité urbaine, sont désormais hyperconnectés (tramway), et donc attractifs. Ils constituent à ce titre, une ressource foncière majeure pour le développement urbain des décennies à venir.

Travaux

Présence hebdomadaire le Vendredi après midi.

Maitrise des logiciels permettant de travailler en modèle numérique attendue (Archicad/Revit)

Présentations collectives, débats avec les enseignants.

Présentation structurée à chaque séance, présentation synthétique pour les jurys.

Bibliographie

Les références bibliographiques sont identifiées et transmises pendant le semestre en lien avec la démarche personnelle élaborée par l’étudiant.