CONTENU
La vision du projet urbain comme l’étude conjointe des paysages, des infrastructures, des fonctions et des tissus pourrait être ébranlée devant les vastes enclaves qui caractérisent les abords de la plateforme aéroportuaire d’Orly.
Une opportunité territoriale
Il conviendra de saisir en premier lieu l’opportunité territoriale offerte par le plateau de Longboyau, qui presque parfaitement à plat, domine la vallée de la Seine et de la Bièvre. Les 1500 hectares de la plateforme d’Orly constitueront dès la Première Guerre Mondiale une précieuse opportunité aéronautique à seulement 10km de Paris.
Le projet moderne
Le destin d’Orly sera dès lors scellé pour devenir rapidement un symbole de modernité. Avec la construction de l’aérogare Sud en 1960, Orly incarnera toutes les valeurs modernes : l’ingénierie, le progrès, un rêve entre la terre et le ciel etc. Aussi la ségrégation des fonctions engendrera sur le même territoire toutes ces « coulisses » de la métropole avec le MIN de Rungis, Sogaris, le Sénia etc. Sur le plateau, à l’appui d’un réseau dense d’infrastructures routières et ferroviaires, se jouent à la fois le décor moderne et son envers…
Du projet d’infrastructure au projet métropolitain
Le travail du semestre s’intéressera au processus plus récent de mutation du projet d’infrastructure vers un projet de ville. L’aéroport s’impose à l’origine comme infrastructure de transport et comme équipement de destination. Avec la mondialisation et l’émergence du transport aérien de masse, le modèle de la plateforme entourée de fonctions logistiques se complexifie en complétant les réseaux de mobilité (GPE, TGV), en densifiant et en diversifiant les fonctions urbaines vers une ville aéroportuaire hyperconnectée.
La pédagogie approfondira différentes notions :
- L’identification et la représentation des enjeux propres à chaque échelle qui s’articulent entre eux mais n’entretiennent pas nécessairement une relation de causalité
- La pensée conjointe du site et du programme qui permet de faire émerger des situations inédites
- La convergence entre infrastructure, programmation, formes urbaines, typologies bâties et paysage
- Les enjeux écologiques parfois contradictoires que posent les notions de ressources et de construction
- Le caractère progressif et les incertitudes que posent la question du temps
La résolution et l’argumentation de ces relations complexes est au cœur de la discipline de projet.
DÉROULÉ
Le semestre est structuré en 3 grandes étapes faisant chacune l’objet d’une restitution lors d’un jury commun regroupant les 5 enseignants précités.
Première étape (4 semaines) : Compréhension et stratégies
Cette étape s’appuie sur l’analyse et la compréhension de l’existant. Elle vise à faire émerger les spécificités et les caractéristiques fondamentales du territoire d’étude. Il suppose l’arpentage du territoire et un travail d’analyse qui doit renforcer les acquisitions du S5
Savoir analyser l’histoire et les étapes de formation d’un territoire
Savoir identifier, représenter et analyser aux différentes échelles les éléments constitutifs fondamentaux de la ville en tant que formes, constructions, structure et systèmes :
Savoir analyser les perspectives d’évolution d’un contexte urbain à partir d’une lecture critique des processus de transformation et des dynamiques territoriales à l’œuvre, des données, des potentialités ou dysfonctionnements et des logiques d’acteurs. Avec comme conclusion l’identification et la formalisation des enjeux.
Représentations privilégiées : cartographie, photographie, généalogie, corpus de références.
Jury intermédiaire 1
Deuxième étape (8 semaines) : Formalisation
- Définition des invariants, élaboration du programme ;
- Mise en œuvre du plan guide ;
- Déclinaisons morphologiques et typologiques.
Représentations privilégiées : cartographie, axonométrie, plan guide, plan et coupe, maquette.
Jury intermédiaire 2
Troisième étape (4 semaines) : Finalisation et rendu.
- Approfondissements ;
- Représentations.
Jury final