UN MUSEE ET UN CENTRE D'INTERPRETATION à COULOMMIERS
La période de confinement et les interrogations sur l’espace public qu’elle suscite nous amène à réinventer le projet d’architecture muséale, qui prendrait désormais place au sein d’un complexe populaire plus vaste, avec une dimension forte de jardin/ferme pédagogique et des formes d’apprentissage renouvelées.
La discussion (que nous n’aurions pas eu vraiment sans le COVID) que nous avons menée, Henri Herré, Jon Moreno et moi-même nous conduit à réinterroger notre pratique :
-en premier lieu, sur les contenus :
- afin de privilégier absolument le travail de conception architecturale, nous avions jusqu’alors enfourché des programmes existants, et, avec la complicité de « client » potentiel (rencontre avec des acteurs sur le terrain, toujours), nous étions jetés sur des programmes de concours, fraichement passés, en général.
Nous entrerons désormais dans une posture critique au regard de ces programmes. La critique portera sur 2 axes :
• Au regard de la perspective écologique. Il est question aujourd’hui de s’interroger sur l’intérêt d’investir dans une forme d’équipement qui pourrait paraître décalé par rapport à ces enjeux : il est question de porter un regard critique sur le programme même de ce point de vue. Ainsi, dans le cas de l’ex-couvent de Coulommiers, s’interroger par exemple sur l’économie de ce lieu à l’époque classique et s’interroger sur la façon d’en restituer quelque chose. Mais aussi, interrogation sur le grand parc existant dans sa forme purement ornementale.
• Au regard de l’accès « populaire » à de nouveaux lieux de savoir, de « nouveaux espaces publics pour la connaissance ». nous aimerions ouvrir ce chantier de questionnement pour un nouvel espace public.
ce projet nous incitera à nous mettre dans une posture expérimentale au regard de la promotion de nouvelles formes d’accès à la culture, afin de favoriser la présence d’un public populaire : fort accent sur l’interprétation, récits didactiques, immersions (pas nécessairement virtuelle), superposition d’usages : formation, restauration (de peinture), restauration, jeux d’enfants, expérimentations et mise en situation paysanne, ateliers pédagogiques pour tous les âges, fablab de l’expo,, pédagogie de la fabrication d'un fromage par l'expérience, etc…
il se trouve que le programme sur lequel nous avions travaillé intègre un « centre d’interprétation du fromage de Brie », dont le contenu est pour le moins indigent : nous allons le requestionner largement.
- En second lieu sur la méthode ; nous aimerions en effet solliciter les étudiants afin qu’ils s’engagent constructivement dans la fabrication (rapide, plutôt) d’un programme pour ce nouvel espace public.et en particulier pour le centre d’interprétation précité.
Cà veut dire un débat. Un débat circonscrit dans le temps, nous n’oublions pas l’objectif d’un travail sur la spatialité. Le débat sur la façon de parler de ce lieu de notre implantation, sur son périmètre, sur la façon de parler du fromage (ou de l’ignorer ?) : nous nous mettons dans la dynamique d’un contre-projet.
En restant vigilant sur l’exigence d’une production spatiale.
Présentations orales, graphiques et écrites collectives des étapes intermédiaires.