Dans une époque où la mégastructure et l'urbanisme de dalle sont globalement décriés, le quartier de la Défense est un modèle singulier. Icône de la modernité et figure emblématique de la pensée urbaine fonctionnaliste du XXème siècle, ce quartier forme un ensemble architectural « total » où l’architecture du sol et celle des bâtiments sont indissociables. Ce projet moderne en perpétuel renouvellement démontre par son dynamisme et sa capacité de refondation sur lui-même que cette conception de la ville a pu générer des objets adaptables.
Pour autant, les mécanismes de renouvellement posent de multiples questions dans un contexte global de crise climatique, sanitaire et sociale (obsolescence de l’immobilier tertiaire, gaspillage énergétique, monofonctionnalité, faible relation au territoire proche, etc.) ; un contexte bâti sur la perspective d’une croissance sans limite qui est aujourd’hui révolue.
En s'appuyant sur l’histoire et les qualités héritées de cette architecture monumentale, l’atelier cherchera à explorer les qualités de cette « infrastructure capable », ses capacités à se transformer et à être reprogrammée suivant un mode opératoire qui est en quelque sorte le négatif des principes qui l’ont vu naître : prise en compte de l’existant, développement scénarisé et ouvert.
L’enseignement s’appuiera sur plusieurs thématiques exploratoires :
- L’expérience de l’existant comme préalable à tout acte de transformation avec l’identification de ses multiples formes de ressources (matérielles et immatérielles). L’apprentissage des modes de représentations liés à la conceptualisation et la formalisation du projet urbain et ce, à différentes échelles.
- La constitution de l’espace public comme réponse première aux défis qui conditionnent le futur de la métropole (construction de la vie en commun et de la civilité, continuité et cohésion des territoires, accueil et disponibilité pour des usages en constante mutation).
- La transformation des infrastructures de la métropole produite par la modernité. Ces grands « équipements » forment en quelque sorte l’épaisseur du socle métropolitain et leur métamorphose ouvre la perspective de nouveaux modèles de développement humain.
- La prise en compte du temps avec la définition simultanée d’un projet et d’une démarche capables d’intégrer les incertitudes, et, in fine, d’atteindre les objectifs qui ont été fixés au départ.
Déroulé
Le semestre est structuré en 3 grandes étapes faisant chacune l’objet d’une restitution lors d’un jury commun regroupant les enseignants précités.
Première étape (4 semaines) : Compréhension et stratégies
Cette étape s’appuie sur l’analyse et la compréhension de l’existant. Elle vise à faire émerger les spécificités et les caractéristiques fondamentales du territoire d’étude.
- Arpentage du territoire ;
- Mission photographique
- Analyse et compréhension ;
- Identification et formalisation des enjeux.
Représentations privilégiées : cartographie, photographie, généalogie, corpus de références.
Jury intermédiaire 1
Deuxième étape (8 semaines) : Formalisation
- Définition des invariants, élaboration du programme ;
- Mise en œuvre de la stratégie ;
- Déclinaisons morphologiques et typologiques.
Représentations privilégiées : cartographie, axonométrie, plan guide, plan et coupe, maquette.
Jury intermédiaire 2
Troisième étape (4 semaines) : Finalisation et rendu.
- Approfondissements ;
- Représentations.