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  • S7-P2 Projet 2 architectural et urbain

DE 2 : Pierre et Terre : Expérimentations durables - Dominique Pinon, Patricia Collinet, Anne-Laure Herry et Bruno Thomas

Semestre 7

Responsable(s) : Dominique Pinon

Enseignant(s) : Bruno Thomas, Anne-Laure Herry, Patricia Collinet

  • Année : 4
  • Semestre : 7
  • E.C.T.S : 14
  • Coefficient : 6,00
  • Compensable : non
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : non
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

DE ECOLOGIES : Pierre et Terre : expérimentations durables, à la rencontre du sol et de l’édifice

 

Responsables : Dominique Pinon, Patricia Collinet (TPCAU)

Autres enseignants : Anne-Laure Herry, Bruno Thomas (STA)

 

Cet enseignement propose aux étudiants une réflexion à l’échelle urbaine et architecturale sur les enjeux environnementaux et sociétaux d’un projet dans un quartier du Grand Paris, dans son attachement au site, en agissant sur son programme et sa construction afin d’en optimiser son exploitation écoresponsable.

 

A l’heure de l’urgence climatique et écologique, un focus particulier sur la pierre et la terre, matériaux géo sourcés, permet de s’interroger sur ces techniques revisitées, en particulier au regard d’un bilan carbone de la construction dans toutes ses composantes. Quelques soient les choix urbains, architecturaux, constructifs réalisés au cours du travail de conception des étudiant(e)s, cet enseignement les conduit vers une prise de conscience de l’impact écologique à l’œuvre dans un projet.

 

L’utilisation de la pierre ou de la terre n’est pas exclusive. D’autres matériaux ou types de structure pourront être associés dans un métissage technique au service d’un projet frugal, respectueux de son environnement. Avec les apports théoriques et pratiques des enseignant(e)s, l’évolution du projet sera soutenue par des attentions particulières comme la qualité thermique des immeubles, l’exploitation des espaces urbains, l’utilisation des vides tenus par et entre les bâtiments, leurs dispositions écologiques en considérant l’ensoleillement, les îlots de chaleur, l’eau, le végétal....

 

L’enseignement est une expérimentation durable et longue au sens où elle se développe durant un semestre. Les mêmes thèmes sont revisités au fur et à mesure de l’avancement du projet. Le travail convoque simultanément des échelles très différentes : l’espace commun et l’espace privé, le sol et l’édifice, l’ensemble et le détail. La conception s’organise en atelier de 4 à 5 étudiant(e)s. Elle est d’abord retranscrite sous des formats variés, narratifs, dessinés, adaptés au projet du collectif. A partir des hypothèses de recherche du groupe, chaque étudiant a un rôle moteur, prenant en charge une tâche dont il peut devenir le spécialiste afin de concevoir collectivement et conduire à la fabrication d’un lieu dans la ville.

Contenu

Le semestre est rythmé par trois étapes, et le projet se construit progressivement, en groupe et individuellement, à chacune des étapes du semestre :

1- A partir de l’analyse du site et d’un programme théorique, une fiction narrative est développée par le groupe formé en atelier. Le programme est reconsidéré au regard du site existant, à la rencontre de l’habitat de chaque génération, des activités locales et quotidiennes, économiques et publiques. Il dépend et est adapté au lieu, dans un but économique, sociologique et écologique.

2- L’ensemble des construction(s) qui formalisent ce programme sont étudiées dans le site par un tracé ou figure spatiale d’implantation qui qualifie autant les pleins que les vides entre les volumes construits et/ou réhabilités. L’étude de la rencontre d’un sol et d’un édifice ainsi que celle des fonctions, des flux, des usages d’un « rez-de-chaussée », l’analyse de son statut commun et/ou privatif, couvert et/ou ouvert, forment le lien, le socle indispensable pour mener à bien les diverses fluidités dans l’éco-quartier.

3- La nature du lieu créé est ainsi guidée et sourcée, ses racines ancrées dans la terre du site. Tout ici entre en ligne de compte, le projet résulte d’une sorte de fusion : du programme et ses « utilisateurs-habitants », de l’impact environnemental de la construction, de l’emprise de ses bâtiments et la précision de leurs typologies, de la qualité de ses vides et de la place du végétal, de la pertinence des matériaux employés, de leur économie et leur mise en œuvre.

 

L’approche urbaine du projet part de l’analyse du site, de l’environnement proche de ce terrain, de l’ancrage dans son quartier, de ses bâtiments à conserver ou à démolir, de ses potentiels de développement ou de transformation. Quelle(s) vie(s) imaginée(s) serviront le programme de cet éco-quartier ? Quel récit ou fiction narrative guidera l’adaptation du programme et la conception de ce milieu urbain habité ? Quels imaginaires ou quelles réalités tangibles pour ce lieu dont les habitants seraient prêts à s’impliquer pour son fonctionnement ?

 

A chacune des séances hebdomadaires, l’atelier se forge de l’ancrage au territoire du site, par son analyse du lieu, de ses points forts, anodins, particuliers, historiques, économiques, culturels, de l’analyse des éléments climatiques qui le parcourent, des réseaux techniques à proximité, des flux qui l’innervent et le traversent, des énergies naturelles potentielles exploitables.

 

La réflexion porte sur l’attachement de chaque immeuble à sa terre, sur l’ancrage d’un programme théorique (logements familiaux, pour personnes âgées, pour étudiants, hôtel, petit équipement, crèche, espace public…). Un programme théorique non appliqué à la lettre, remis en question pour être fusionné et optimisé, adapté aux enjeux climatiques, bricolé pour introduire le vivant, avec des zones en suspens, des phasages d’exploitation, des secteurs en multi emploi, en construction, des zones adaptables, des bâtiments existants partiellement conservés, en réemploi, en attente d’exploitation future, à disposition pour des espaces de et en travail, des jachères urbaines contrôlées. Un programme basé sur l’idée de communs pour optimiser les dépenses.

 

Chaque édifice, chaque pièce de l’édifice, ouvre sur son voisin, vers un paysage proche et lointain. La question du caractère résidentiel du site est posée. Il s’agit d’imaginer une cohabitation douce en jonction avec le quartier mais également entre différentes générations, différentes temporalités, différentes fonctions. Forte ou limitée, la densité construite du site engendre une réflexion sur des typologies d’édifices spécifiques ainsi que le développement de projets architecturaux aux détails maitrisés, en lien étroit avec les espaces extérieurs, les vides constitués par les bâtiments…

Travaux

L’hypothèse de départ du groupe (atelier) est traduite en fiction narrative et par des techniques de représentation libres en lien avec la philosophie du groupe : photomontages, maquettes... Chaque étudiant(e) prend en charge un rôle, une fonction, une responsabilité dans ce projet urbain collectif. Lors des restitutions du travail du groupe, un rendu de qualité est attendu en plans, coupes, vues ou perspectives générales, maquettes, aux échelles adaptées à l’étape du rendu, du 1/2000° au 1/50°.

 

Chaque étudiant(e) est responsable d’un secteur à développer dans ce projet urbain collectif. Chacun(e) approfondit une thématique de recherche, développée en cohérence avec le projet collectif. Le travail est également illustré en plans, coupes, façades, perspectives sur des espaces particuliers, maquettes, aux échelles adaptées et pertinentes par rapport à l’étape du rendu, du 1/2000° au 1/50°, en cohérence avec le travail de tous les membres du groupe.

 

Individuellement et collectivement, une attention particulière est attendue quant à la qualité, la rigueur et la pertinence des modes de représentation du projet. A chaque séance, les documents de travail, leurs commentaires, leurs explications écrites et orales, quel qu’en soit l'objet, sont précis, concis et présentés avec efficacité.

 

Des références (textes, programmes, espaces publics, édifices, techniques, matériaux…) librement identifiées par les étudiants ou proposées par les enseignants, et si possible visitées, accompagneront le projet, son récit et sa construction. Ces références permettront d’explorer, de mieux comprendre les enjeux environnementaux associés à des choix urbanistiques, architecturaux, programmatiques, techniques, paysagers... La mise en œuvre d’un matériau, d’un matériel, sera abordée et explicitée. Présentées, étudiées, décryptées et discutées en séance, ces références constitueront progressivement un recueil commun à l’ensemble du groupe.

Bibliographie

- La revue Urbanisme > Numéro 414 / Juillet-août-septembre 2019 / Dossier : Le droit au rez-de-ville

- issuu.com/remiferrand/docs/rezdeville2020_jpg

- Habiter écologique. Quelles architectures pour une ville durable ? | Ouvrage collectif sous la direction de Dominique Gauzin-Müller, Actes Sud / Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Paris, 2009

- Materiology | D.Kula et E.Ternaux, Birkhäuser Verlag, Basel, 2009

- Pierre naturelle | JY Oury e alii, RGRA, Paris, 2010

- Fernand Pouillon | JL Bonillo, Imbernon, Marseille, 2001

- The stone of Fernand Pouillon | Adam Caruso et Helen Thomas, gta Verlag, Zurich, 2015

- Traité de construction en terre | CRATerre, Parenthèses, 2006

- Construire en terre crue | Ulrich Röhlen, ChristofZiegert, Éditions du Moniteur, 2013

- Martin Rauch, Refined Earth: Construction et Design with Rammed Earth| Otto Kapfinger, Marko Sauer, Detail, 2015

- Terres de Paris, de la matière au matériau | Exposition sous la direction de l’agence d’architecture Joly et Loiret, Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2016 (conf. www.pavillon-arsenal.com/fr/arsenal-tv/conferences/hors-cycle/10509-terres-de-paris.html )

- Architecture en terre d’aujourd’hui | Dominique Gauzin-Muller, Museo, 2017

- La revue d'a > N° 285 - Novembre 2020 / Le dossier du mois : CONSTRUIRE EN PISÉ : État des lieux par ceux qui le pratiquent