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  • S8-P1

Projet S8

Semestre 8

DE 3 Atlas : Edifier - M. Gabreau, AS Harnisch

Enseignant(s) : Jean-Marc l'Anton,Marie Gabreau,Anne-Sophie Harnisch,Iari Agez

  • Année : 4
  • Semestre : 8
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

L’articulation du S7 et du S8 de Re-territorialiser du DE ATLAS permet de concevoir et appréhender l'architecture par la matière et les ressources : en allant de l’échelle géographique à l’échelle de l’édifice.

Il est proposé durant le S7 de se concentrer sur l’édifice avec une attention à tous ce qui le lie au territoire, et durant le S8, de se concentrer sur l’espace public qui relie le paysage et les édifices existants ou ceux qui auront été projetés en S7.

 

En S8-RETERRITORIALISER, l’étudiant apprend à concevoir un projet ENTRE les édifices.

En S8-RETERRITORIALISER, l’étudiant apprend à concevoir un petit projet urbain par les vides, par les espaces publics ou plus largement les communs. La posture théorique ici défendue est que tout projet est un projet de sols, dans une logique de sobriété et de transmission aux générations futures.

 

SE SITUER AU PLUS PROCHE DES LIEUX :

L'année passée nous avions choisi comme territoire l'Yonne, qui par son fleuve et sa nappe d'eau sous-terrain est intrinsèquement liée et interdépendante à l'aire métropolitaine parisienne.

Cette année, nous décidons d'interroger le territoire de l’Essonne.

En allant à la rencontre des acteurs du territoire (PNR du Gatinais, SIACRE, élus communaux, mais aussi entreprise locale, notamment de la filière du cresson et des experts sur la gestion des eaux pluviales), il s’agit de partir du lieu pour définir le programme des projets d’architecture et d'espaces publics au sens de l’art de construire un cadre de vie. Le programme est déduit en fonction de ce qu’offre et ce dont manque le territoire, mais aussi en fonction des caractéristiques spécifiques matérielles et immatérielles du site (contraintes et opportunités).

Le projet est un aménagement et une architecture qui révèlent, valorisent, et emploient les actifs immateriels : histoire, culture, connaissances, savoirs-faires, institutions, capital relationnel.

Le projet est un aménagement et une architecture, pensé avec les qualités matérielles du site : géographique, géologiques, pédologiques, hydrologiques.

Conduit en partenariat, le semestre s’organisera de manière à permettre un réel dialogue entre (territoire, acteurs élus notamment) et étudiants.

 

UN SAVOIR TECHNIQUE ET PHILOSOPHIQUE

Il s’agit d’appréhender la notion de sol et de paysage, non plus comme un support ou un décor, mais comme un milieu en commun et un cadre de vie qui se partage, en transmettant un savoir technique et philosophique.

Avec une équipe enseignante qui articule des savoirs faire complémentaires [architecte, ingénieur, paysagiste)*, l’étudiant est sensibilisé à l’installation par le projet d’égards ajustés avec toute les formes du vivant. Il s’agit de dessiner, ce qui rend possible le bâtiment, sa desserte, ses réseaux, l’infrastructure au sens large. Mais il s’agit également d’interroger ce qui rend le bâti nécessaire : la relation au monde proche, à la nature et donc aux sols fertiles, aux ressources dont celles pour construire, mais aussi celles pour rendre viable la ville, le quartier, la campagne, la production agricole, le cycle de l’air, et le cycle de l’eau. Cela passe par le dessin du sol, fertile, solide, infrastructurel, impropre, mou, boisé, etc

L’étudiant acquière les outils pour connaitre et caractériser par l’observation, la mesure, le calcul, le dessin, les qualités multidimensionnelles des sols (naturelles, physiques, techniques, culturelles, juridiques) pour créer les conditions du projet.

Il s’agit de former à la maîtrise d’œuvre d’espaces publics (pédologie, respect et maintien de la biodiversité, gestion des terres, réseaux, portance, nivellement, gestion du ruissellement des eaux pluviales, choix d’essence et modes de plantations, éclairage, mobilier, revêtements de sol, calepinage, travail des seuils)

Il s’agit de mettre en pratique par le projet, les apports théoriques délivrés en séminaire.

Il s’agit de mettre en pratique par le projet, une posture théorique questionnée en cours de processus de conception.

 

 

 

*Enseignants

Marie Gabreau (TPCAU), Jean-Marc L’Anton (VT) et Anne-Sophie Harnisch (TPCAU)

Contenu

Posture :

Le sol comme un édifice en soi ou penser le projet par les vides.

Faire un projet de sol, c’est penser ENTRE les choses. Entre les édifices, entre les strates, entre les acteurs. Penser un projet de sol, c'est « reconnaitre que la ville contemporaine, ou la campagne urbaine, est largement faite de sols et implique de mieux documenter l’état physique, la répartition spatiale et les fonctionnalités potentielles des sols'.

Les pistes de projet impliquent de redéfinir dans sa globalité les logiques et les outils du « projet de sol » en révélant les liens entre les échelles, les éléments et les acteurs. C'est un acte politique que de penser les sols comme un commun, de décrypter les externalités négatives des activités humaines, et de reconsidérer les usages des sols par le projet.

Enfin, il convient d'explorer d'autres manières de représenter les sols, d'aller au-delà du trait de terre et de penser et dessiner une diversité qualitative à même de fournir une variété de services écosystémiques et sociétaux.

 

 

Contenu

A. Le site et le sujet : L’agri-parc des anciens moulins de Maisse

Les sites de projet du S8-EDIFIER sont des petites villes, des centre-bourgs dévitalisés, en milieu rural, en déprise sociale, des déserts médicaux, sujets à la pollution des eaux, à la sécheresse des nappes, avec des friches industrielles, touristiques ou agricoles, des sols à régénérer, des cours d’eau à renaturer, des besoins de reconversion programmatique, des places, lieux, et édifices à réhabiliter et reconvertir, parcelle ou îlot à densifier et /ou dédensifier.

 

La commune de Maisse se situe au bord de l’Essonne dans le parc régional du Gatinais.

Ce territoire possède beaucoup de traces et d’édifices liés à son passé industriel et agricol. Aujourd’hui en friche, les anciens moulins à eau constituent des réserves foncières appelant un projet d’ensemble, réfléchi à l’échelle du territoire, du paysage mais aussi à la parcelle et à l’édifice.

 

Le périmètre du projet reste à définir. Il convoque néanmoins un projet d’aménagement qui répond à des enjeux contemporains et rejoint certaines thématiques de la charte du PNR du Gâtinais pour constituer un cadre de réflexion pour les étudiants :

- Restaurer la continuité écologique des cours d’eau : autoépuration de l’Essonne

- Conforter et développer une économie territorialisée (secteur agricole et artisanal)

- Œuvrer vers une sobriété des consommations et développer l’économie circulaire

- Penser la transformation du patrimoine bâti agricole et industriel aujourd’hui en friche et en particulier les moulins.

 

Afin de concevoir un projet de sols situé et en relation avec plusieurs échelles : géographiques, hydrologiques, urbaines et architecturales, il est proposé de s’inscrire dans une trajectoire hypothétique : un plan guide ou un scénario préalable : celui d’un agri-parc le long de l’Essonne, à usages de production et de loisirs.

Ce projet d’ensemble implique, entre autres, la transformation des deux sites : celui du moulin neuf et celui du moulin de la ville de Maisse.

La programmation de lieux de loisirs est liée à celle de l’éducation : promenade, sensibilisation à la biodiversité et à la cohabitation entre humains et non humains.

La programmation de production et d’activités doit démontrer la compatibilité d’une production agricole (ex : cressonnières) avec la renaturation de l’Essonne.

En lien avec ces deux enjeux programmatiques, il y a la transformation du bâtiment des silos, moulins et ouvrages hydrauliques aujourd’hui désaffectés et dans un état très dégradé. Ces ouvrages peuvent être réhabilités et reconvertis mais aussi vus comme une ressource, un gisement de matériaux à déconstruire de manière phasée, pour être réemployé dans les aménagements du projet à court et long terme.

 

 

 

 

B. Semestre organisé en 4 séquences :

Ce semestre propose d’articuler les édifices, les sols et le cycle de l’eau avec une conscience accrue des paysages et des interdépendances territoriales par la conception d’un projet d’espace public, et ce, en 4 temps :

 

Le temps 1 : l’existant et ses enjeux - 1 semaine

est un intensif pour se préparer à la rencontre des acteurs locaux et du site.

Il consiste à prendre connaissance du site par le dessin et la maquette.

Attendus :

Un groupe de 3 étudiants sera chargé de dessiner le plan de l’existant au 1/500e

Un groupe de 6 étudiants sera chargé de préparer les éléments de la maquette des 2 sites sans les assembler.

Un groupe de 3 étudiants sera chargé de dessiner un atlas axonometrique des éléments du territoires : les moulins, les carrières de sables, les cressonnières, les milieux (rivières, forets, champs, villages)

L’ensemble des étudiants devra produire une série de 10 croquis à la main traduisant des intentions de projet à l’échelle de l’agri-parc, de la promenade, des ouvrages hydrauliques, des moulins.

 

Le temps 2 : visite de site - 1 semaine

Il est marqué par la rencontre des acteurs du territoire : pépiniéristes, carriers, ingénieur agronomes, hydrologues, élus, directeur des services de la mairie de Maisse, paysagistes conseils, directeur du parc naturel régional PNR. Il s'agira de réaliser quelques interviews de ses acteurs pour définir plus précisément le programme du projet.

Lors de nos marches, pendant que l’on arpentera le site, les étudiants devront réaliser une série de croquis en coupe pour renseigner la constitution des sols.

Cette visite débouche sur la mise à jour du plan de l’existant et des atlas, fort d’avoir pu observer le réel.

 

Le temps 3 : le voyage d’étude - 1 semaine

Il est proposé en croisant les attendus de projet et du Processus de conception du DE ATLAS, de partir dans les Vosges

Durée de 3 à 4 jours.

Il s’agit de visiter des projets contemporains en compagnie des architectes qui les ont conçus (STUDIOLADA, HAHA architecture, entre autres)

Mais il s’agit aussi de rencontrer les acteurs locaux : élus, experts et entreprises et de recueillir leur parole et leur vision du territoire, pour comprendre comment le territoire des Vosges à amorcer une mutation de ses systèmes productifs, notamment via la filière Bois, mais aussi en optant pour une vision holistique en termes d’aménagement.

Nous irons à la rencontre des fondateurs du tiers-lieu : La Vigotte LAB dans le Val d’Jol pour comprendre comment il rende opérant leur outil de planification le plan guide permacole (Petit film introductif : lavigottelab.org)

 

Le temps 4 : le projet des espaces publics – 8 semaines

est consacré à la définition d’un projet d’espace public par ses enjeux politiques, programmatiques et environnementaux, et ses enjeux de composition urbaines et paysagères sur l’un des deux sites des moulins de Maisse ; ce travail s’appuie sur la bonne connaissance du site, acquise lors des temps 1 et 2.

Le temps 4 est consacré à la représentation du projet dans toutes ses dimensions en 3 échelles :

au 2000e : une coupe transect pour relier l’espace public au territoire et au grand cycle de l’eau,

au 200e : Un plan de sols pour repenser le nivellement, les ambiances, les usages par le plan et la maquette,

au 10e : pour caractériser les phases du projet et les techniques (calepin, structure, drainage) et systèmes productifs (sobriété foncière, interrelation sous-terrain) à l’œuvre dans chaque strate des sols du projet.

 

 

JURY Final

Il est prévu d'invité Antoine Laval, co-fondateur de la VIgotte Lab au jury final, ainsi que Marc Benoit, Ingénieur Agronome, Ses principaux chantiers de recherche touchent à l’enjeu eau : les opérations Agri-Mieux de Lorraine, le périmètre du gîte hydrominéral de Vittel-Contrexéville, (participant à la Zone Atelier du bassin de la Moselle), le bassin de la Seine ( ZA Seine) et le site atelier de la Vesle (OBERVOX), et à l’enjeu biodiversité : les paysages de l’ouest vosgien, la zone atelier de Chizé

Travaux

Travaux requis

cf Contenu

 

Présence hebdomadaire le mercredi matin qui peut s’étirer l’après-midi.

Présentations collectives, débats avec les directeurs d’études. Corrections individuelles.

Présentation structurée à chaque séance, présentation synthétique pour les jurys

Bibliographie

Bibliographie complète : donnée lors du cours inaugural

Bibliographie sélective :

SECCHI B. (1986) Le projet de sol, in Casabella, 520

CAYE P. (2023) Reterritorialisation, in D’A 304

CORBOZ, A. (1983). Le territoire comme palimpseste. Diogène, 121, 14 35.

OBRAS. et collectif AJAP 14 (2016) Nouvelles Richesses, Éditions Fourre-Tout

HENRY P. Des traçés aux traces, pour un urbanisme des sols

BONNET, F. 2010, « Architecture des milieux », Le Portique, n° 25, Document 12, mis en ligne le 25 novembre 2012, URL : journals.openedition.org/leportique/2493

BONNET, F. 2000, « La confusion du paysage », Les cahiers de la recherche architecturale et urbaine, n° 4.

ATELIER GEORGES, Thibault Barbier, Mathieu Delorme et Charles Rives, (2022),« Du sol foncier au sol vivant », Projets de paysage , ttp://journals.openedition.org/paysage/31650

ALBERTI LB. (1452) De Re Aedificare, Le seuil

SITTE C. (1889) L’art de bâtir les villes, Point

 

VIDEOS

Table-ronde - Quelles échelles spatiales, quels périmètres pour étudier les sols ? Enjeux de recherche et dichotomie sols urbains - sols agricoles www.paris-est.archi.fr/agenda/journee-d-etude-jeudi-21-mars-2024

Le sol des villes : ressource et projet - Première partie portal.klewel.com/watch/webcast/le-sol-des-villes-ressource-et-projet-journee-detude-bernardo-secchi/talk/1/

 

Journée B.Secchi, Fondation Braillard : portal.klewel.com/watch/webcast/le-sol-des-villes-ressource-et-projet-journee-detude-bernardo-secchi/talk/1/

 

Cours de Richard Scoffier : www.youtube.com/watch

Informations supplémentaires

Cours sur le dessin des sols par Marie Gabreau (TPCAU)

Cours sur les dispositifs de gestion hydraulique des eaux pluviales par Jean-Marc L’Anton (VT)

Cours sur les ambiances dans l’espace public (STA)

Cours sur le calcul du bilan carbone des projets d’espaces publics (STA) par Iari Agez (STA)