EXERCICEN°1 :
Le sol.
4 semaines (dont 1 intensive) ___________________________________________
Introduction
L’exercice sur le sol est un exercice d’analyse et de projet (vous verrez d’ailleurs qu’une analyse de site est toujours un projet). Son enjeu majeur est l’exploration et la compréhension d’un site, d’une situation urbaine et géographique. De là, un projet prendra forme peu à peu. Sans programme préétabli : c’est le site lui-même qui le dictera. C’est du sol qu’il jaillira.
C’est un exercice en groupe, à 3 ou 4.
Nous veillerons d’abord, pendant la semaine intensive, à l’exploration de toute forme de représentations possibles du site, ce qui induit des postures perceptives différentes, des angles, des distances, des outils, des rythmes de capture de l’information, des temps différents. Pensez à la temporalité et à la lumière, au jour, à son lever, à la nuit, à sa tombée.
Le site sera toujours celui d’un petit terrain en friche.
Le premier temps de l’exercice sera celui de l’arpentage et de la connaissance des surfaces, des intensités qui les parcourent.
Le second temps sera celui de l’identification des occasions de projet. En rassemblant et en concentrant, en une première synthèse. Il s’agira de créer le « double », une représentation idéale et transposée du terrain concerné, décrivant une certaine spatialité
Cette phase de projet vous invite à la transposition, opération mentale décisive dans l’activité créatrice de l’architecte.
Dans le troisième temps, Il est demandé de définir un programme et/ou une vocation pour ce lieu, en utilisant tout ce que vous aurez entendu et compris. Ce peut-être quelque chose de « normalisé », genre terrain de boules ou jardin pour les tout-petits ; ce peut-être la relecture de la vocation existante, ce peut-être un lieu qui a une dimension symbolique, qui parle au quartier sans avoir une destination précise. Les étudiants s’appuieront sur l’idée que ce lieu se conjugue à l’infinitif : Jouer, se reposer, travailler, se nourrir, discuter, haranguer, s’isoler, se déplacer, faire du sport, etc.
Le programme est léger, le programme interdira qu’on construise un édifice qui soit à la fois clos et couvert.
L’édification devra rester limitée aux travaux de modelés du terrain, aux occupations végétales ou minérales de ce dernier et leurs prolongements mobiliers et édicules éventuels.
Il vous est demandé de prendre appui sur la géométrie, d’installer des règles, fussent-elles complexes. Des lignes de force ou des points de convergence, des hiérarchies ou des équilibres, des génératrices…
EXERCICEN°2 :
La cabine.
5 semaines
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L’exercice sur la cabine est un exercice sur la spatialité et l’habitabilité.
Il procède de deux démarches successives pour se résoudre en un seul projet.
C’est un exercice mené individuellement.
La première démarche, on la qualifiera « d’abstraite », en ce qu’elle procède de manipulations volumétriques sans destination particulière, ni échelle. On prendra comme point de départ un volume cubique en maquette, de 15x15x15 cm, ce cube sera évidé et ne sera représenté que par ses arêtes. On choisit ensuite une position de ce volume dans l’espace, en définissant une surface de contact sur un plan horizontal (sur une table), ceci impliquant qu’une horizontale de référence est créée et surtout on choisit une direction constante de la lumière.
Il s’agira ensuite de venir y loger deux plans occupant chacun une surface perpendiculaire à deux faces du cube (et parallèle à la troisième), puis au moins deux des faces du cube, tout ou partie. Soit un minimum de 4 plans s’inscrivent désormais dans ce cube virtuel. Ceux du milieu ne touchent pas nécessairement l’un ou l’autre des bords. Dans le même temps, on dispose de quatre lignes d’épaisseurs (de section) libres et possiblement variables. Selon les mêmes règles que les plans.
Ceci devra procéder d’une logique qui vous sera propre et que vous serez capable de justifier : par la mesure, par la géométrie, la proportion, la poésie, la dimension symbolique (l’évocation d’un autre monde), l’illusion d’optique, les puissances du chaos ou celles du calme, l’évocation d’une spatialité déjà rencontrée…
Ensuite il vous sera demandé de produire quelques altérations : des percements dans les faces pleines précédentes, des épaisseurs à choisir pour les plans et lignes, des lignes à prolonger ou raccourcir, de nouveaux plans, de nouvelles lignes, ou bien au contraire des retraits de « matière » , ce pour renforcer votre propos, qui peu à peu doit s’étoffer.
La seconde démarche est celle d’une incorporation de l’usage dans le contexte de cette volumétrie. On décide que ce volume est une cabine.
Une cabine est en tout état de cause et dans tous les cas de figure un lieu habité.
Deux actions complémentaires d’abord : décider de l’usage et proposer une collection d’information y référant et donner une échelle pour la cabine, approximativement.
Le temps suivant sera consacré aux manipulations spatiales permettant de rendre l’espace satisfaisant aux regards des usages.
Ici vous devrez être plasticien et attentif à des usages très précis. Vous devrez prendre en compte le fait qu’il y a un ou plusieurs corps venant habiter cette cabine. Vous devrez aussi être attentif à des caractéristiques techniques et fonctionnelles –comme le fait d’entrer, de voir, de loger un équipement technique, de ventiler, ou de proposer d’autres échanges avec le milieu extérieur
Ainsi les questions plutôt techniques vont venir s’agencer sur les questions plastiques et sur les questions d’usage, et aussi pourquoi pas sur les questions symboliques (une certaine visibilité de l’extérieur, par exemple). Encore des calques à superposer. Non pour additionner, mais pour trouver une ligne de fuite –la ligne architecturale- qui est capable de prendre tout avec elle, et requestionner éventuellement tout cela, reformuler les exigences, en inventer de nouvelles, inattendues.
Il vous appartiendra ainsi de dire ce qu’il en est des rapports du dedans et du dehors, en termes de franchissement de la limite, par le corps, par le regard, la voix, le son, les images, et ce bien sûr dans les deux sens, s’il y a lieu.
Et le dire supposera bien entendu de mettre en place les dispositifs spatiaux qui y contribuent.
EXERCICEN°3 :
Un petit ensemble de logements et d’ateliers dans la ville
5 semaines
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Architecture- Paysage- construction
Un petit ensemble dans une dent creuse parisienne.
L’enjeu de ce dernier exercice est la maîtrise d’un processus de conception architecturale intégral, pour un projet volontairement circonscrit en surfaces et en objectifs.
Cet exercice va permettre de confronter un programme, un site, et une mise en œuvre technique, au sein de la logique d’un projet architectural et de son procès de production.
L’objet de l’exercice est la conception d’un ensemble comprenant deux logements et deux lieux de travail sur un site ménageant au moins 50% de sa surface non construite. C’est l’occasion d’aborder les notions suivantes :
- différences et répétition
- orientation, partition, distribution
- implantation dans un site
- relation intérieur/extérieur, circulation des corps, de la lumière et des regards.
- usages et espaces publics
Cet exercice est un exercice individuel, mais les échanges entre les uns et les autres seront vivement encouragés
Dans un premier temps, les étudiants fabriquent une intention à partir de l’arpentage et de l’observation, et, comme précédemment, des « occasions de projet ». On explore par le dessin, la photo, la maquette, y.c. maquette collective. Trois maquettes d’intention à disposer dans la maquette collective : pour l’organisation des grandes masses.
Dans un second temps, on fait un choix argumenté parmi les trois pistes choisies. Et on passe au géométral, notamment à la coupe, pour concevoir les intériorités.Usage obligatoire du calque pour la recherche, puis plans et coupes, soigneusement tracés. A l’issue de la semaine 4, le projet doit être à peu près figé.
La dernière semaine sera toute entière consacrée à la représentation du projet et à la préparation de sa présentation orale.