Une nouvelle agora, transformer chinagora sur la confluence

Ce projet interroge la reconversion des édifices monofonctionnels du XX^e siècle, aujourd’hui vacants, à travers l’exemple de Chinagora. Ce complexe hôtelier et commercial de 37 500 m², situé à la confluence de la Seine et de la Marne, symbolisait dans les années 1990 une coopération franco-chinoise. Dès 1994, les commerces ferment ; malgré une rénovation en 2012, seule la partie hôtelière subsiste. Inspiré de la Cité interdite, ce bâtiment énigmatique, sous-exploité et fermé, recèle un potentiel architectural et un emplacement stratégique.

Au-delà de son imaginaire atypique, cette icône souvent incomprise révèle des qualités rares : l’association de qualités héritée de sa vocation commerciale initiale (une structure poteaux poutres robuste, des plateaux libres, des hauteurs généreuses) à des principes spatiaux inspirés des maisons à cour chinoises (une organisation en cours, effets de profondeurs et continuité). Avec ses 18 500 m² inoccupés, ces éléments en font une infrastructure capable, guidant sa reconversion vers tous types de programme ; ici ; vers un habitat sur cour intégré au contexte résidentiel d’Alfortville, en ouvrant le complexe tout en préservant son identité.

Le projet propose une approche radicale, articulée autour de trois axes :

1. Requalification des rez-de-ville : les façades arrière et les effets de sols s’ouvrent à de nouveaux accès, activant les berges via le parking et valorisant les toits comme espaces publics ;

2. Habitat en immeuble à cour : Le projet transforme les anciennes promenades commerciales en coursives résidentielles, créant des logements traversants distribués depuis la cour intérieure et ouverts sur le paysage de la confluence ;

3. Enveloppe et ornements : les éléments patrimoniaux, bien que décoratifs et sans authenticité structurelle, sont conservés pour leur valeur symbolique et fonctionnelle.

Chinagora devient alors une nouvelle agora ; la confluence d’un ensemble d’espaces partagés et du bâti résidentiel. C’est le support d’un projet plus vaste qui interroge les conditions de transformation d’un bâtiment atypique et vacant aux nombreux potentiels pour en faire un nouveau haut-lieu du Grand Paris.