Directeur(s) d'étude(s) : Hervé DUBOIS
Enseignants : Thomas HEUZÉ
Ti Vilaj, Gran Kayenn — Habiter la lisière
À Cayenne, la rencontre entre la ville et la mangrove a longtemps été pensée qu’en termes de séparation : la mer comme menace, la mangrove comme obstacle, la ville comme refuge. Pourtant, c’est précisément dans cette zone d’incertitude, mouvante et fertile, que peut se réinventer une manière d’habiter. Ti Vilaj, Gran Kayenn imagine un îlot comme un petit village créole, où la densité urbaine dialogue avec la convivialité des venelles et la respiration des jardins. Les maisons, construites en bois et bambou, sont surélevées pour laisser circuler l’air et l’eau, ouvertes aux alizés, modulables selon les besoins des habitants. À travers galeries, terrasses et espaces partagés, elles renouent avec une culture de voisinage et d’hospitalité aujourd’hui fragilisée. Au cœur du projet, le Parc de la Mangrove agit comme seuil, respiration et lieu d’apprentissage : il relie la ville à son littoral, trop longtemps négligé, par des passerelles et cheminements qui invitent à la découverte de cet écosystème méconnu. Plus qu’une proposition architecturale, Ti Vilaj est un manifeste : celui d’une architecture bioclimatique, ancrée dans les mémoires et ouverte sur l’avenir, où habiter la lisière devient un acte de réconciliation entre nature, culture et urbanité.