Directeur(s) d'étude(s) : Pauline DETAVERNIER
Enseignants : Annie TARDIVON, Philippe SIMON
À Madrid, deux univers urbains se font face sans se rencontrer : la Cañada Real, habitat informel né d’une occupation progressive le long d’une ancienne voie pastorale, et El Cañaveral, quartier planifié conçu pour répondre à la crise du logement par une production massive de logements standardisés. Entre ces deux réalités, une bande de terrain en friche symbolise une frontière à la fois physique et sociale.
Ce projet explore comment réconcilier ces mondes opposés : la vitalité organique d’un bidonville ancré dans son territoire et la rigidité d’un urbanisme productiviste. La réponse proposée est celle d’un parc équipé, conçu comme un espace de médiation. Son ambition ? Connecter les quartiers par des cheminements doux, rassembler les populations grâce à des places publiques ouvertes, et servir les habitants avec des équipements mutualisés (santé, culture, production).
La Cañada Real, notamment son secteur 2, révèle une richesse insoupçonnée : un tissu urbain diversifié, une mixité des usages, et une relation forte au paysage. À l’inverse, El Cañaveral, malgré ses infrastructures neuves, reste un quartier sans âme, marqué par la monotonie et l’absence de vie collective.
Le parc s’inspire de ces contrastes pour créer une trame hybride : un mail central reliant les deux entités, des clairières végétales adaptées au climat aride, et des bâtiments modestes, inspirés des volumétries de la Cañada. L’enjeu est de transformer une faille en opportunité, en faisant du contexte — sol, climat, mémoire des lieux — la matière première du projet.
Une couture urbaine qui ne se décrète pas, mais se construit par l’usage, l’adaptation et le dialogue, pour une ville plus inclusive.