Directeur(s) d'étude(s) : Emmanuelle SARRAZIN
Enseignants : Emmanuelle SARRAZIN
Situé à la limite nord-ouest de Marseille, du côté de l’Estaque, le site se trouve dans un contexte particulier. La topographie y freine l’étalement urbain et donne à ce morceau de ville des limites assez flous. Entre deux paysages naturels et industriels, l’ensemble s’ouvre plein sud, puis se retourne vers Marseille par sa topographie. Le lieu porte une histoire riche, à la fois industrielle et culturelle. Ancien territoire portuaire, il conserve des infrastructures ferroviaires qui témoignent de son passé. Il a également inspiré de nombreux peintres, de Cézanne à Braque, à l’origine du cubisme. Les chemins sinueux qui montent entre arbres et maisons rappellent ces paysages peints. Le site est marqué par des murs de soutènement qui tracent de grandes horizontales dans le paysage. Deux maisons perchées sur leur rocher dominent la ville et servent de repères. Le tissu urbain se diffuse peu à peu, tandis que la nature du sol impose des limites plus franches.
Le projet va donner à voir ce paysage particulier en créant des entablements et des esplanades qui deviennent des points de chute depuis la mer et des points de départ vers le parc, réhabilitant l’ancienne usine et y installant une école d’art et ses logements étudiants tournés vers la ville.
Le projet se déploie sur plusieurs niveaux et s’articule autour d’une rotule reliant tous les éléments. Il redonne accès à l’eau grâce à des halles séparant la route de la mer. La montée sinueuse est redessinée, ses soutènements reconstruits et transformés en belvédères. Un train à crémaillère gravit le creux de l’ancienne usine. Enfin, un entablement fort souligne la maison sur son rocher, repère du territoire, réhabilité en musée du site. L’esplanade devient le cœur du programme. On y trouve l’accès au musée, creusé dans la montagne et orienté tour à tour vers la mer et la ville. L’école d’art et des logements étudiants collectifs complètent cet ensemble et rejoigne le tissu urbain.
Cette école s’organise selon trois orientations :
- un hall et des espaces ouverts au public tels que l’amphithéâtre s’orientent vers la mer ;
- le bâtiment principal sur deux niveaux avec sa cafétéria, sa bibliothèque et l’administration s’oriente sur la ville et sur son jardin ;
- les ateliers protégés par l’ombre de profondes loggias se coupent de ce paysage et s’orientent sur eux même, plus propice au travail ;
- les logements étudiants, reliés aux cheminements du jardin s’ouvrent sur la mer.
Enfin, le système constructif met en valeur l’histoire du lieu : les pierres issues des ruines de l’usine sont réutilisées pour fabriquer un béton cyclopéen où elles apparaissent ponctuellement dans les murs, renforçant l’identité tectonique du projet.









