Le 21/11/2025

12h30

ENSA PARIS-VAL DE SEINE
3/15, quai Panhard et Levassor
75013 Paris

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  • Conférence
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CONFÉRENCE "EXERCER EN MILIEU RURAL" : PARCOURS ÉTUDIANTS ET PRATIQUE EN AGENCE

#Conférence

À partir de la pratique de Simon Teyssou et de l'Atelier du Rouget, une réflexion animée par des enseignants et des étudiants de l’École travaillant en territoires ruraux, sera engagée sur les spécificités, ou non, de la pratique du métier dans ces territoires.

LES DISCUTANTS :  

  • Simon Teyssou, architecte fondateur de l’atelier du Rouget, directeur de l’ENSACF. 
  • Philippe Simon : Architecte DPLG - Professeur ENSAPVS, chercheur ACS, UMR AUSSER n°3329. - TR sur la pédagogie.  
  • Louise Chagnaud : architecte DE, MCfA ENSAPVS - elle enseigne ave Paul-Emmanuel Loiret à l'Atelier du Limousin.  
  • Studio d’écoutes rurales (Léa Deveaux et Tristan Fermantois) : architectes (Léa HMO et Tristan DE) :  Perspectives sur l’exercice de la maîtrise d’œuvre en territoire rural. 
  • Laurence Veillet : architecte dplg, MCfA ENSAPVS – comprendre le vernaculaire : croiser le relevé, l’expérimentation et les recherches. 

Le vendredi 21 novembre à 12h30, visite guidée puis conférence, Salle d’exposition, Entrée libre.  

Introduction de la conférence par Simon Teyssou, architecte fondateur de l’atelier du Rouget, directeur de l’ENSACF. 
Architecte-urbaniste, Simon Teyssou est né à Paris en 1973, d’une mère américaine et d’un père français. Il passe son enfance dans le Cantal et aux États-Unis puis fait ses études d’architecture à Clermont-Ferrand et Aberdeen en Ecosse. Diplômé en 2000, il retourne dans le Cantal et s’installe au Rouget, bourg de mille habitants. Fondé en 2001, l’Atelier du Rouget emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes. La pratique de l’agence est fondée sur une pensée transcalaire et pluridisciplinaire. L’agence se préoccupe des sols, des ressources, du devenir des petites centralités, des usages, des modes constructifs et de l’économie de moyens et conçoit des projets adaptés aux ruralités et aux situations périurbaines. Il enseigne le projet d’architecture à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand de 2004 à 2018 avant d’en prendre la direction. En 2023, il reçoit le Grand Prix d’Urbanisme et le Global Award for Sustainable Architecture, prix placé sous le patronage de l’UNESCO. 

Titre de l’intervention : Territoires possibles 
Depuis vingt ans, l’Atelier du Rouget développe une démarche patiente au cœur des territoires en marge et de la ruralité. Ses projets sont de natures et d’échelles multiples, à l’image de ces milieux habités, eux-mêmes extrêmement contrastés : logements individuels et collectifs, équipements culturels et sportifs, plans guides, infrastructures, mobiliers... Simon Teyssou, son fondateur récemment distingué par le Grand Prix de l’Urbanisme et le Global Award for Sustainable Architecture, et ses associés, ne tracent pas de ligne de partage nette entre les interventions urbaines, architecturales et paysagères, entre les enjeux constructifs et les enjeux territoriaux, sociaux, économiques. Fidèle à une pensée trans-scalaire, portée depuis de nombreuses années par l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand dont Simon Teyssou a été directeur de février 2019 à janvier 2025, la démarche de l’Atelier du Rouget cherche au contraire à dépasser ces clivages et ces divisions qui, sans doute plus encore dans les milieux ruraux, conduisent à faire disparaître les liens vitaux et les continuités essentielles à l’habiter. 

Pendant ces deux décennies et malgré la diversité des situations rencontrées, s’est progressivement mise en place par tâtonnements, expérimentations, essais et reprises, une véritable méthode, fondée sur des relations de proximité et de confiance, d’échanges, de pédagogie, organisée autour d’ateliers, de résidences, d’accompagnements. Le village du Rouget fait ici figure de milieu-matrice, ou encore de laboratoire de recherche in situ, au sein duquel sont explorés des possibles, cherchant à faire la démonstration qu’un bourg rural ne se réduit pas aux représentations trop rapides et simplistes dans lesquelles on le cantonne souvent. Au-delà de ce bourg initial, à la manière d’une tache d’huile, ce sont d’autres lieux, villages, bourgs, villes, qui deviennent espaces de recherche concrète, supports de réflexivité d’une pratique engagée et agile. 

À partir de ces expériences répétées et singulières, conjuguées à un approfondissement théorique soutenu, se dégagent quelques principes qui, loin de se présenter comme des règles rigides, apparaissent bien plutôt en filigrane des projets. Le principe d’attachement d’abord, qui renvoie aux milles liens dont sont tissés les milieux habités et dont il est urgent de veiller à la préservation, voire à la régénération. Le principe du possible, élément essentiel de tout projet conscient de l’imprévisibilité. Le principe de la durée enfin, si crucial à notre époque marquée par une crise écologique sans précédent, qui s’incarne dans une attention au temps long, à la maintenance et à la transmission d’un précieux héritage humain.