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Sophie PIRON

Le cime-terre, un columbarium sur les toits parisiens

2017

Paris, France.

Parfois brutal, isolé, souvent clôturé, le cimetière est un lieu qui a, à mon sens, beaucoup à dire et ne correspond dorénavant plus aux structures funéraires actuelles. J’ai ainsi choisi de le ré-inventer, d’en faire un espace inattendu où le défunt revient au coeur de la ville, un espace qui parle de la mort de l’Homme et du silence de cette absence. Il est ici question de construire pour ce qui ne vit plus, de structurer l’infi ni, le contraindre à dialoguer. Le dessein architectural de ce projet est d’allier intelligibilité et dépouillement, cherchant par là, une certaine pérennité par le renoncement à tout eff et plastique. Tel un monolithe évanescent, lévitant sur sa base et effl eurant le sol au travers d’un repli, cet objet architectural cherche à marquer une rupture manifeste avec l’eff ervescence de la rue. Son esthétique et son implantation devront faire de ce passage, un élément à la fois présent et absent, ou bien présent par sa volonté d’absence. Car si face au néant l’on s’anéantit, mon projet aurait alors pour vocation, au travers d’une transparence évanescente, la revendication d’un refus de l’expressivité. En laissant ainsi le vide structurer l’espace, il sera question de saisir le drame dans sa matérialité, d’expérimenter la perte et pour ainsi dire l’aliénation. Comme tout prototype, il s’agit d’explorer, de questionner, de repenser sans cesse et parfois, de s’abandonner.