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  • DE1 Alto - Architecture-Laboratoire des Territoires Ouverts
  • PFE

Hortense LE CONIAC

HORIZONS entre émergence et enfouissement

2018

Havre

Directeur(s) d'étude(s) : Cyrille FAIVRE-AUBLIN

Dans mon travail de recherches au premier semestre, je me suis intéressée aux problématiques relatives aux interventions contemporaines sur l’existant, en considérant l’architecture comme un véritable palimpseste, qui serait constitué de plusieurs couches qui se superposent au fil du temps et avec lesquelles ils faut composer. Le sujet s’est rapidement recentré sur le musée comme laboratoire de recherche sur le patrimoine et plus particulièrement sur trois exemples contemporains qui se sont implantés dans des contextes existants : Le musée Castelvecchio de Carlo Scarpa, le Kolumba Museum de Peter Zumthor et le Musée Picasso de Roland Simounet. Ce travail d’analyse a permis de définir des méthodes d’intervention mais aussi de prendre conscience de l’importance du lieu, de son histoire, de ses caractéristiques propres, qui se doivent d’être le point de départ de tout projet architectural. 

« Les habitants d’un territoire ne cessent de raturer et de réécrire le vieux grimoire des sols »1, André Corboz, « Le territoire comme palimpseste », Diogène, 121 janvier-mars

Comment révéler l’identité d’un lieu ? Comment composer avec les traces existantes ? Comment les resituer dans une nouvelle époque avec des outils contemporains, sans dénaturer ? L’architecture n’est plus en rupture avec le passé ni irréversible, comme elle a pu l’être au 20ème siècle, mais elle s’inscrit au contraire dans un processus de renouveau, une régénération de la ville sur la ville, qui considère le « geste architectural » comme un outil et non une finalité.  Cette situation de frottement entre ancien et nouveau est illustrée sur notre site par la présence imposante du fort, de la douve, mais aussi par la topographie et l’histoire de ce territoire, à l’origine du projet.  

Le travail commun de composition dans le territoire effectué avec Jason Laudat nous a permis de définir deux problématiques architecturales complémentaires pour apporter des solutions à notre problématique urbaine, relative notamment à l‘expérimentation de la pente. Chacun d’entre nous a ainsi traité un sujet, l’enfouissement pour Hortense et l’émergence pour Jason, au cœur d’un seul grand projet urbain. Le travail d’analyse nous a amené à nous interroger sur la nature des sous-sols et a permis de définir notre programme. Le fort et ses environs sont en effet situés sur une zone karstique, indiquant la présence de sources d’eau sous-terraines. Nous avons donc décidé de faire de l’eau l’élément central de notre projet, qui descendrait symboliquement de la douve jusqu’au niveau bas, 26 mètres en dessous, en traversant d’abord un bassin de plongée et une piscine aux normes olympiques, lieu d’entrainement pour les nageurs de haut niveau (projet d’Hortense), puis des thermes avec une partie hôtelière (projet de Jason). La thématique de l’eau est au premier abord apparue avec la question de l’horizon(tale),  que nous avons pu expérimenter lors de la visite du fort à travers différentes situations que nous avons voulu reproduire dans tout le projet. La promenade publique possible depuis le haut du projet permet de pratiquer la pente et de faire un lien plus rapide entre les deux niveaux de référence avec l’instauration d’un niveau intermédiaire fédérateur.