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  • S7-S2 Séminaires 2

(DE 2)-DE 3 : Habiter le trouble - F. Delaunay, N. Roudil, E. Bouyer

Semestre 7

Enseignant(s) : Nadine Roudil, Emmanuelle Bouyer, Fanny Delaunay, Stéphanie Boufflet

  • Année : 4
  • Semestre : 7
  • E.C.T.S : 7
  • Coefficient : 8,00
  • Compensable : oui
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : oui
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

HABITER LE TROUBLE, the limits of control.

 

Objectifs généraux des séminaires en S7 et S8 et de l’encadrement mémoires en S9 sont les mêmes. Ces trois moments sont chainés.

L'inscription en S7 engage l'inscription en S8 et l'encadrement du mémoire sera choisi parmi les membres de l'équipe du séminaire.

Ainsi, le séminaire 'habiter le trouble' se déroulera pendant trois semestres et s'intitulera en S7 : The limits of control ; en S8 : Fabriquer l’adaptation en temps troublés. En S9, il sera consacré à l'encadrement individuel des mémoires.

 

Ses objectifs seront les suivants:

 

• Provoquer une attitude créative et critique pour produire une réflexion sur l’acte de prendre place et ses implications dans la conception architecturale, urbaine ou paysagère.

• Ouvrir des questionnements de mémoire sur le monde contemporain ayant pour toile de fond le changement climatique et la crise environnementale.

• Accompagner la construction du mémoire

• Découvrir la démarche scientifique interdisciplinaire à l’articulation des SHS, de l’art et de l’architecture

• Apporter une réponse bienveillante à la nécessité d’habiter le monde en temps de trouble.

Contenu

Ce séminaire en S7 et S8 propose des ateliers en cours, un voyage pédagogique sous la forme d'une résidence de recherche dans la baie du Mont saint Michel, des conférences dans et hors les murs.

Partenariats envisagés : Collectivités locales – CAUE de la Manche - Académie du Climat

 

Il permettra aux étudiant.es de s’initier à une démarche de recherche construite à la croisée de plusieurs disciplines : l’architecture, l’art et les sciences sociales.

Il propose une approche expérimentale en abordant les questions de perception, de représentation du réel et de son apparition dans un contexte particulier, voire extrême, questionnant les 'troubles' liés au changement climatique.

Cette expérimentation doit permettre de provoquer une attitude créative et critique pour produire une réflexion sur l’acte de prendre place, de s’adapter à une situation où des crises marquent le quotidien et de s’impliquer dans la conception architecturale, urbaine ou paysagère.

Cette démarche s’accompagnera de la mise en place d’un questionnement en passant par différentes étapes de la construction d’un sujet de recherche débouchant sur un mémoire. les méthodologies seront expérimentales et situées au croisement de démarches de recherche en sciences humaines et sociales, en architecture et en art.

 

 

Le postulat de ce séminaire pose l'hypothèse qu'une sensation qui ne serait pas expérimentée ne pourrait être mise en œuvre.

En ce sens, la physicalité même de l'expérience ne peut pas se comparer à l'intellectualisation de ce que pourrait être cette expérience. Si notre culture hypermédia nous ouvre les portes de l'infini de la référence, c'est bien au travers de notre corps et la lenteur de ses appréhensions que se construit notre mémoire émotionnelle et sensible, c'est à dire ce qui peut être remobilisé à l'occasion du projet.

 

De ce fait le séminaire abordera le monde contemporain en proie au changement climatique et à la crise environnementale, ère anthropocène de changement global (Larrère et Beau, 2018). Cette période déjà productrice d’inégalités engendre des vulnérabilités auxquelles toutes les populations doivent faire face. Elle nous enjoint à habiter une « Terre vulnérable et blessée » et à trouver les modalités de « commencements » (Haraway, 2014, p.24-25 cité par Piéron, 2019, p.18) face à un monde ravagé par son exploitation néolibérale.

Il devient nécessaire pour les étudiant.es en architecture de réinterroger le partage entre nature et culture à partir du postulat d’une société faites d’objets hybrides à la fois naturels et culturels. La société dans laquelle les architectes de demain vivent se compose d’un enchevêtrement de processus dans lesquels les humains ne sont qu’inclus (Larrère et Larrère, 2015, p.11) et où les cohabitation humains - non humain doivent être reconsidérée en déconstruisant les dispositions prédatrices d’un monde androcentré.

La dimension contemporaine de notre présence au monde, les modes de conceptions et d’habiter sont situés dans « un environnement technoscientifique où les frontières entre le vivant et l’artefact ont toujours été incertaines » (Gardey 2013, p. 173). Sortir du trouble consiste alors pour les étudiant.es en architecture à penser et à agir depuis les situations troublées (Caeymaex, 2019 p 40) en acceptant leur complexité.

 

Les contenus d’enseignements, les exercices pratiques et les travaux des étudiant.es interrogeront les crises environnementales et climatiques associée à la nécessité que nous avons désormais de devoir apporter une réponse bienveillante à la nécessité d’habiter le monde en temps de trouble.

 

La forme du séminaire sera dans un premier temps exploratoire, à partir de démarches de création pour aboutir à une problématique à déployer sur un terrain de recherche propre à chaque étudiant.es.

Au centre du dispositif, un workshop de 3 jours à Genêt, baie du mont Saint-Michel.

 

Ce workshop souhaite créer un climat et un contexte pour l’écriture en interrogeant : la physicalité des situations, les moyens d'en transcrire les caractéristiques à partir de sa propre expérience et les possibilités de leurs reconfiguration ex-situ.

 

C’est à travers ce processus que les étudiant.es s’inventent des modes d’agir, d’où pourra émerger une problématique en vue d‘un mémoire.

Travaux

Travail collectif et individuel demandé d'une séance à l'autre

Bibliographie

Boutinet J-P., 1990, Anthropologie du projet, Paris, Puf

Caeymaex F., Despret V., Pieron J, 2019, Habiter le trouble avec Donna Haraway, Paris, Editions Dehors.

Gardey D., 2013, « Donna Haraway : poétique et politique du vivant », Cahier du genre, 2013/2, n°55, p.171-194.

Haraway D., 2014, « Jeux de ficelles avec les espèces compagnes. Rester avec le trouble », in Despret V. et Larrère R., Les animaux. Deux ou trois choses que nous savons d’eux, Paris, Hermann.

Larrère C. et Larrère R., 2015, Penser et agir avec la nature. Une enquête philosophique, Paris, La découverte.

Larrère C. et Beau R. (dir.), 2018, Penser l'anthropocène, Paris, Les Presses de Sciences Po.

Haraway D, 2020, « Vivre avec le trouble » trad. Vivien Garcia, Vaulx-en-Velin, Éditions des mondes à faire.

 

Bahri Ismaïl, Instruments, textes de Jean-Christophe Bailly. jeu de Paume, 2017.

Didi Huberman, L’homme qui marchait dans la couleur, Les éditions de minuit, 2005

Didi Huberman, Phasmes, essais sur l’apparition, Les éditions de minuit, 1998

Dean Tacita, que dit l'artiste? ed HEAR 2011

Grout Catherine, Le sentiment du monde, experience et projet de paysage. Collection essais, la lettre volée.2018

Horn Roni, collection Lambert en Avignon, 2009

Huyghes Pierre, sous la direction d’Emma Lavigne . Centre Georges Pompidou.2013

INA GRM, spectres, composer l’écoute. Shelter press, Ina grm. 2019

Jouet Jacques, Poèmes de métro, P.O.L, 2000

Lucier Alvin, Musique 109, Notes sur la musique expérimentale. Ed Héros-limite, Genève. 2019

Morizot Baptiste, Sur la piste animale. Ed Actes sud, Mondes sauvages, pour une nouvelle alliance. 2018

Perec Georges, Tentative d'épuisement d'un lieu parisien, Christian Bourgeois Editeur, 1975

Zhong Mengual Estelle, Apprendre à voir, le point de vue du vivant. Mondes sauvages, Actes Sud,2021.

 

 

Antonioni Michelangelo, Desert rouge, 1964

 

Duras Marguerite , Les mains négatives, 1978

Godard Jean-Luc, Lettre à Freddy Buache,1984

Nadj Joseph, Le dernier paysage , 2006

Turrell James, Passageways. De Carine Asscher, 1995

Van Sant Gus, Gerry , 2002

 

 

 

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