Écologie par le projet : le « bois » dans l’architecture et la ville
DE1 A-lto / Semestre 8
encadré par Dimitri Toubanos, Sébastien Blondiot et Giovanna Marinoni, avec des interventions ponctuelles de Jean Mas.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Nous, architectes, désirons tous ardemment contribuer à la lutte contre le dérèglement climatique et la prise en compte des ressources limitées de la planète, par un engagement dans tous nos projets futurs et par une refondation en profondeur de nos « pratiques théoriques » de projet.
Pour ce faire, nous proposons un enseignement qui vise à explorer les relations entre l’Architecture et l’Ecologie dès l’origine par le PROJET architectural et paysager, et non par quelque annexe que ce soit, attachés à une forme de doxa de référentiels ne visant qu’à l’obtention de labels de toute nature.
Nous allons donc proposer aux étudiants de mettre en place des dispositifs inédits, des figures de conception qui traduisent leurs hypothèses de conception écologique à différentes échelles : du paysage, à l’architecture et sa structure. L’objectif sera de développer une démarche « low tech » de conception, en tirant parti des qualités du site et de la matière bois, tout en imaginant de nouvelles perspectives pour l’habiter et le territoire étudié.
Intervenir dans la métropole : Vers une recherche de densité positive
Cet enseignement s’intéresse à un objet d’étude particulier : la métropole du Grand Paris. A travers ce positionnement, nous interrogeons la manière d’intervenir dans un territoire fortement urbanisé, avec un foncier tendu.
Cela nous amène à étudier la problématique de la densité, perçue comme un fondement essentiel pour éviter l’étalement urbain et par conséquence répondre aux problématiques d’épuisement des ressources, dont le foncier fait partie intégrante. En effet, la densité fait son retour dans les discours d'urbanisme et d'architecture. En réponse aux préoccupations de développement durable, on ne la résume souvent qu'à la notion de concentration illustrée par la tour. Pourtant le mot densité revêt différents sens qui ne peuvent être dissociés, et lui donnent toute sa substance. Nous retiendrons que la densité est intimement liée à la structuration de la ville et du territoire, avec comme finalité d'intensifier « l'être ensemble », mais qu'elle doit être soupesée, selon qu'il est nécessaire d'affirmer une présence ou au contraire de la pondérer.
Une nouvelle place de la Nature en ville
En intervenant dans la métropole, se pose rapidement la question du sol, du paysage, et de la place de la nature dans une aire métropolitaine à l’aune de la recherche de densité.
Nous aborderons la question du paysage en termes « d’infrastructure verte » dans la planification (notion utilisée lors de la création d’infrastructures, autoroutes, voies ferrées, etc).
L’accélération des crises climatiques et sanitaires nous invitent à nous engager dans le mouvement de renaturation des villes et à penser le projet urbain à partir de nouvelles structurations des écosystèmes, à commencer par la compréhension du système hydrographique en place qui constitue la première condition pour accueillir favorablement le vivant.
Par ailleurs, si aujourd’hui la question de la mise en œuvre et/ou le renforcement d’une infrastructure verte dans la ville redevient une nécessité et une urgence, autrement dit un enjeu de santé publique, qui nous oblige à l’envisager dans tout projet urbain, il serait une erreur de ne considérer que son apport fonctionnel. Nous avons besoin de lieux pour la promenade, pour le repos, pour le ressourcement et la révélation des espaces, nous avons besoin du vide, pour l’expression de la créativité et la rencontre de l’autre, du vivant, autrement dit d’un espace public de qualité qui accompagne et assure ces continuités et fonctionnalités biologiques.
Transformer, Conserver, Démolir : le territoire comme un palimpseste
En relation avec la réflexion sur la densité et la place de la nature en ville, se pose la question fondamentale de l’acte de bâtir et le rapport à ce qui existe, nous précède et avec lequel nous devons composer. Faut-il conserver l’existant, le démolir pour le remplacer, ou le transformer ? Nous allons proposer aux étudiants de composer avec l’existant du site de l’hôpital Jean Verdier à Bondy, en démontrant les caractéristiques structurantes du tissu existant, ainsi que ses capacités à se transformer, ou bien à être remplacé par un nouveau tissu, qui se compose avec « l’infrastructure verte », en permettant la mise en place d’une nouvelle morphogenèse écosystémique qui place l’écologie au cœur même de la fabrique de l’urbain, jusqu’à l’intervention sur l’échelle de l’édifice.
Ressources et Cultures constructives : construire en bois
Nous allons inviter les étudiants à poser la question des ressources et à s’intéresser au choix des matériaux et des cultures constructives qui s'appliquent au projet. On le repère dans la production architecturale contemporaine : l'utilisation de matériaux biosourcés devient l'apanage du bâtiment « responsable ». L'utilisation du bois dans la construction refait surface, accompagnée par la renaissance de la pierre, de la terre, de la paille et du chanvre, entre autres. Mais que signifie réellement de construire en bois ? Quel est l’impact du choix de ce matériaux dans le projet, à la fois d’un point de vue constructif, mais aussi d’un point de vue spatial et typologique ? Cet enseignement va s’intéresser tout particulièrement à l’exploration de la construction en bois, en bénéficiant de l’expertise de professionnels qui ont développé ce type de construction dans leur pratique.