« Il n’y a pas de projet urbain sans maîtrise d’œuvre ni maîtrise d’ouvrage urbaine »
Le territoire de l’architecte est de plus en plus vaste, du logement à la ville, des cheminements doux à l’autoroute, des consultations européennes aux projets de quartier, de la définition de l’espace public au schéma de cohérence territoriale des grandes agglomérations. Les problèmes posés sont de plus en plus complexes tant sur les plans techniques et réglementaires que sur les plans sociaux, économiques et environnementaux.
Dans ce contexte contemporain, difficilement quantifiable au regard des logiques de chacun des acteurs, au centre des préoccupations politiques et sociales, les usagers sont dans l’attente de solutions durables lorsque l’on aborde le thème de leur ville, de leur quartier, de leur logement, de leur espace. Que ce soit à propos du renouvellement urbain de nos villes, de la qualité environnementale des aménagements d’espaces publics ou de la mise en œuvre de nouveaux quartiers, l’architecte est sollicité, le plus souvent en tant que mandataire d’une équipe pluridisciplinaire regroupant les compétences : urbaniste, paysagiste, ingénieur, économiste, sociologue, juriste, mais aussi des spécialistes en mobilités, concertation, communication, montage d’opération etc …
Certes appréhender l’ensemble des enjeux urbains suppose des approches par plusieurs domaines disciplinaires et politiques. Mais il n’est pas suffisant de réunir une multitude de spécialistes : La question n’est pas de faire une juxtaposition, un empilage d’objectifs cloisonnés. Il est frappant de constater les certitudes dans lesquelles sont souvent enfermés les spécialistes (des transports urbains, de la protection de l’environnement, du développement économique ou du commerce, de l’énergie, des réseaux divers…etc.) et leur fréquente incapacité à « faire ensemble ». Réussir la mise en œuvre du projet, c’est susciter une fertilisation croisée, c’est à dire une « production enrichie par l’interaction entre les différents champs d’activité et de réflexion ». Il y là une exigence à laquelle la maîtrise d’ouvrage publique est confrontée et sans doute la mieux placée pour faire face. Il y a là un savoir- faire à acquérir et à développer.
Objectifs pédagogiques
En relation avec les autres enseignements de l’urbanisme et du projet urbain, ce séminaire a pour objet d’étudier les nouveaux modes de production de la ville et des territoires.
Les objectifs pédagogiques sont :
- de faire appréhender à l’étudiant l’évolution dans la conception et la mise en œuvre du projet urbain d’aujourd’hui.
- d’approfondir la question des formes urbaines au travers des questions de densité et de mixité.
- d’amener les étudiants à élaborer de nouvelles méthodes d’analyses de la production de la ville dans la complexité du contexte contemporain, au regard des nouvelles exigences environnementales et de la question du renouvellement urbain.
- de faire rencontrer aux étudiants dans le cadre de conférences – débats ou de visites de sites les principaux acteurs de projets d’aménagement et de développement.
- de les confronter à la maîtrise d’ouvrage
Ce séminaire doit amener les étudiants à comprendre le contexte de production de la ville ces dernières décennies et analyser les réponses urbaines apportées. (de l’îlot urbain au macro lot)
Parallèlement au projet architectural et urbain ce séminaire doit apporter aux étudiants la nécessité à développer la recherche et à diversifier leur compétence à travers des différents métiers de l’architecture et de la ville. Il doit donner les moyens aux étudiants de se positionner dans le débat sur la ville de demain.
Concernant les projets contemporains et les nouvelles approches projectuelles, un thème principal sera approfondi cette année universitaire : « la nature en ville ».
Il s’agira d’inviter les étudiants à étudier ce que recouvre cette notion, par le biais d’analyses de textes scientifiques et de projets urbains construits, qui investiguent la place de la nature en ville, sa structuration, son dimensionnement et ses caractéristiques techniques, mais aussi ses conditions économiques, réglementaires et le jeu d’acteur qui les influencent.
Au travers d'exemples choisis par chacun des groupes constitués, il s’agira donc d’élaborer un regard critique sur la notion de « nature en ville », permettant ainsi aux étudiants de construire leur pensée.
Enfin, ce séminaire a pour objectif d’apporter aux étudiants des outils méthodologiques de la recherche scientifique. Pour ce faire, un travail sur la constitution d’un état de l’art, sur la formulation d’une problématique de recherche et sur l’analyse d’un ou plusieurs cas d’études à partir d’une grille d’analyse est demandé aux étudiants.