Jusqu'à très récemment, les architectes ont eu la possibilité de travailler sur des terrains quasiment vierges. Des équipements, de l'habitat, des bureaux, des ensembles urbains entiers ont été édifiés sur des territoires péri-urbains ; en occupant des sols agricoles, forestiers, ou simplement des espaces résiduels entre les infrastructures. Aujourd'hui on ne peut plus se permettre de continuer à « consommer » du sol : les conséquences de l'étalement urbain sont trop lourdes au niveau écologique, sociologique et économique.
Il est temps d'apprendre à travailler avec le « déjà-là » : dans les édifices existants, sur, sous ou entre eux ; en rénovant, élargissant, modifiant ou en dernier cas, démolissant ce qu'on ne peut plus récupérer. Il faut apprendre à identifier le potentiel de ce qui existe, et trouver des stratégies pour « redonner de la vie » aux structures délaissées.
Des problématiques liées au patrimoine seront traitées pendant le cours : le classement des édifices, le concept d'authenticité en architecture et ses déclinaisons, l'architecture et la temporalité (quels sont les éléments durables, structurants d'une architecture ? ), la réversibilité des interventions architecturales, la relation entre l'existant et le créé (mimétisme, intégration, contraste), les limites de la transformation (jusqu'où peut-on transformer une architecture, une ville, en gardant ce qui la constitue ou qualifie, en gardant « sa substance » ?), le patrimoine et le développement durable.