Retour

  • S10- PFE PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

Contrôle continu PFE

Semestre 10

DE 2 : &co-systèmes (partiellement en anglais) - Catherine Rannou, Vincent Laureau

Enseignant(s) : Kevin Maïqués, Catherine Rannou, Giovanna Marinoni, Vincent Laureau, Marion Howa, Sabrina Bresson, Emmanuelle Bouyer

  • Année : 5
  • Semestre : 10
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

S9/S10 - et CO-systèmes – LES MONSTRURAUX

PFE ET PFE RECHERCHE

 

DE 2 : et CO-systèmes – TPCAU Catherine Rannou (esneignante responsable), Marion Howa, Vincent Laureau

VT Giovanna Marinoni, ATR Emmanuelle Bouyer., STA Kevin Maiques, SHS Sabrina Bresson

 

PFE RECHERCHE

La composition de l'équipe d'enseignant(e)s comprenant des architectes, paysagiste, artiste,ingénieur et des docteurs dans différentes disciplines universitaires permet l'encadrement individuel adapté des PFE RECHERCHE en complément des cours collectifs existants.

 

DOUBLE CURSUS

L'équipe est également favorable au suivi de doubles cursus en binôme ou pas.

 

Postulat :

 

Nous posons comme préalable que la période « moderne » est désormais refermée. Le parti pris de notre démarche implique par conséquent d’assumer pleinement cette condition « non-moderne » (Latour, 1991). Il s’agit d’une véritable opportunité pour innover. Cette condition invite à créer des continuités et des liens à travers les temps pour renouer avec certaines évidences d’autrefois. Ces évidences peuvent être de plusieurs nature : matériaux (naturels/ locaux), entraide solidaire, liens systémiques, agriculture vivrière,… Il ne s’agit pas de proposer un retour en arrière, bien au contraire, il convient d’avancer de manière critique tout en étant conscient que les solutions d’autrefois demeurent à notre portée. C’est précisément dans ce sens que nous invitons à développer une architecture vernaculaire contemporaine.

 

Les questions :

 

Comment transformer les problèmes en solutions ?

Comment un héritage moderne « monstrueux » pourrait devenir le support d’une régénération du vivant ?

Dans quelle mesure la représentation des écosystèmes existants peut devenir un support d'imaginaire pour l'architecte ?

Quelles sont ainsi les démarches contemporaines soutenables pour un architecte dans des périodes troublées et instables?

Comment la démarche et la production de l'architecte est transformée dans des situations d'économies faibles, productrices d'énergies et collaboratives?

Comment peut-il trouver sa place, et comment ses compétences particulières à sa formation

sont utiles ?

Comment autoriser l'expérimentation dans « le réel » des étudiants et avoir ainsi une action

pérenne, partagée et installée sur un site?

Comment (re)articuler les notions d'espace et de temps ?

 

Quelques Principes :

 

- Penser l’espace comme un écosystème (complémentarité, interaction, métabolisme urbain) et prendre conscience que tout projet architectural questionne la consommation des terres agricoles et pose donc indirectement des questions d'alimentation et d'équilibres des écosystèmes existants.

- Placer la conception bioclimatique au cœur du projet, et créer plus d’énergie que l’on en consomme

- Concevoir avec une économie de moyens, favoriser une 'économie faible' et appliquer les

principes d’un 'urbanisme faible' (Andréa Branzi)

- Exploiter les ruines de la modernité comme un gisement de dispositifs spatiaux disponibles et favoriser l’emploi-ré-emploi de matériaux locaux et/ou naturels

- Faire avec le réel et participer à un mouvement ascendant de type bottom up (apprendre du terrain)

- Considérer le contexte comme une ressource et non comme une contrainte.

Contenu

Thème de travail :

LES MONSTRURAUX

 

A l’heure d’une critique écologique et politique de la modernité, l’atelier propose le thème du monstre architectural dans le contexte des milieux ruraux. Mégabassines, éléphants blancs, silos, monoculture, décharges, sites d’extraction, coupe rase, carrières d’extraction, stations de skis de moyenne montagne, abattoir hors normes, canal ou autoroute abandonnée, etc. Ces formes monstrueuses de l'anthropocène convoquent tout autant le symbole, le présage, ou le mythe. Ces super-objets agissent entre ou au- delà des catégories de notre compréhension. L’atelier propose de travailler avec les héritages de ces objets techniques démesurés. Comment repenser ces héritages monstrueux dans leurs trajectoires à venir ?

 

Sujets :

 

Les sujets de projets se situent précisément aux frontières de l’architecture. Nous explorons les limites avec d’autres disciplines : sociologie, agriculture, géographie, urbanisme, paysage, auto-constructions,… Cette exploration de la frontière avec d’autres champs

a le mérite d’interroger la place et le rôle de l’architecte dans le monde contemporain, de manière à proposer une redéfinition du métier d’architecte. Par ailleurs, nous pensons que l’architecte est un citoyen et doit devenir force de proposition sur de nombreux sujets émergents qui sont à la pointe de notre actualité : décroissance, désindustrialisation, autogestion,…

 

Sites :

 

- Le choix du site est libre. Chaque étudiant doit choisir un site en fonction des gisements qu’il recèle, ouvrant ainsi sur des potentiels. Le choix d’un site impliquera le choix d’une communauté de personnes, animaux, végétaux ou disons d’un écosystème précis pour faire un projet pour des « gens ». Nous vous conseillons vivement de choisir des sites assez proches de votre lieu de résidence, car vous serez amenés à y retourner

plusieurs fois dans le semestre. Le choix du site effectué en S9 sera poursuivi en S10, durant le PFE.

- Les sites de projet peuvent seront ruraux, de préférence. L’essentiel étant de privilégier un travail dans/sur/avec l’existant. Nous avons une affection particulière pour les sites en situation d’interface : infrastructures, interstices, entre-deux,… L’interface peut

également nous amener à choisir des sites qui révèlent des situations de crises :

décroissance, désindustrialisation, héritage moderne, glissement d’usage,…

- L’architecte construit avant tout pour donner un espace à la société. Par conséquent, au fondement de chaque projet, il doit y avoir une communauté, avec des interlocuteurs exprimant des demandes.

Travaux

Le rendu type :

 

Pour chaque rendu les étudiants devront se conformer à la représentation des éléments suivants (les documents à la main sont autorisés) :

 

- Représentation par des diagrammes des gisements : inventaire de réemploi, matériaux, main

d'œuvre, savoir-faire, potentiels, abondance, etc.

 

- Représentation de l'espace articulé avec le temps : Temps de la journée, Temps de la semaine, Temps de la saison, Temps du chantier, Temps du phasage, Temps du calendrier, Temps long, Temps de la déconstruction, Temps du soin, Scénarios d'usages, etc.

 

- Représentation du projet d'architecture à toutes les échelles suivantes (échelle imposée, technique libre, sujet libre) :

Echelle 1/1 - Palette de matériaux

Echelle 1/10 - Détail constructif (Plan + Coupe + Façade ou maquette)

Echelle 1/50 - Coupe bioclimatique - été/hiver (Isolation + Protection solaire + ventilation +...) Echelle 1/100 - Espace du projet architectural (Plan + Coupe + Façade) ou maquette

Echelle 1/200 - Axonométrie

Echelle 1/500 - Paysage (Plan masse ombré + coupe de paysage et/ou maquette)

Echelle 1/2000 - Plan de situation

Les sujets sont ici donnés à titre indicatif. L’important est de se confronter à l’ensemble des

échelles en même temps.

 

- Image d'ambiance : intérieur et extérieur

 

- Titre + Problématique + Manifeste

 

- Diaporama de photos de sites

- Compte rendu de réunion avec vos experts. Méthodes / Outils :

 

- Documenter toutes les spécificités du lieu : la faune et la flore du milieu, le sol, les cultures constructives, les typologies architecturales, etc.

- « Savoir d’expert » : Prise de contact et entretiens avec des experts sur vos problématiques de projets (ingénieur, charpentier, artisans, géographe, paysagiste, etc.). Chaque entretien avec un expert doit faire l'objet d'un compte rendu de réunion. Vous pouvez inviter vos experts à l'ENSAPVS pour des séances de projets.

- « Savoir d’habitants » : Participation / Collaboration / Démocratisation : habiter un territoire, vivre avec les habitants (relevés de récits, inventaires d'expériences personnelles in situ)

- Arpenter le terrain / exploiter le « déjà là », « faire avec », « dessiner l'invisible »

- Cartographier, inventorier, quantifier, dessiner et filmer un transect, établir des protocoles

(analyse et projet)

- Exprimer des rapports espace / temps (scénarios, diagrammes, dessins d'animation, collages

multi-médias)

- Aborder le poly-temporel – Les projets proposeront une réponse pour un temps T ainsi que

des propositions pour T+10 ans, T+25ans et T+50ans. Montrer la progressivité du projet (phasage de chantier).

- Exploiter le multi-scalaire – Les projets engendreront des propositions allant de l’échelle du

paysage à celle du détail à travers des allers et retours permanents de manière

itérative.

- Envisager des complémentarités de programmes avec les programmes existants, dans une optique d’économie circulaire.

- Prévoir l’auto-construction / l’appropriation de l’espace.

- Organiser des jurys publics, ouverts aux spécialistes et non-experts invités (expositions publiques).

- Inventer et exploiter une représentation adaptée à la problématique

- Scénographie du rendu

Bibliographie

Bibliographie thématique :

 

Sur la notion d’« écosystème » :

Albrecht Glenn, 2020, Les émotions de la terre, des nouveaux mots pour un nouveau monde,

Paris, Les liens qui Libèrent

Berque Augustin, 2010, Milieu et identité humaine, Notes pour un dépassement de la modernité, Paris, Donner lieu.

Bouchain Patrick, 2006, Construire autrement. Comment faire ?, Arles, Actes Sud.

Branzi Andréa, 2012, « Le projet à l’époque de la crise de la globalisation : vers une nouvelle

charte d’Athènes », Le visiteur N°18.

Callenbach Ernest, 1975 [2021], Ecotopia, SF Gallimard, Paris.

Certeau (de) Michel, 1990, L'invention du quotidien, 1. Arts de faire et 2. Habiter, cuisiner, Gallimard,

Clément Gilles, 2004, Manifeste du Tiers paysage, Paris, Sujet/Objet.

Contal, Marie-Hélène; et collectif Ré-enchanter le monde, 2014, L'architecture et la ville face aux grandes transitions, Editions Alternatives.

Feireiss Lukas, 2007, Spacecraft –1, Fleeting architecture and hideouts, Die Gestalten Verlag,

Berlin.

Feireiss Lukas, 2009, Spacecraft –2, More fleeting architecture and hideouts, Die Gestalten

Verlag, Berlin.

Foucault Michel, 1967 (2009), Le corps utopique ; suivi de Les hétérotopies, Paris, Éditions

Lignes, 61 p.

Frear Andrew, Barthel Elena, Oppenheimer Dean Andrea, Hursley Timothy, 2014, Rural Studio at twenty . Designing and building in hale County, Alabama, Éditions Princeton architectural press.

Friedman Yona, 1978 [2003], L’architecture de survie, Une philosophie de la pauvreté, Paris,

L’éclat.

Ghyoot Michaël, Devlieger Lionel, Billiet Lionel, Warnier André, Rotor, 2018, Déconstruction et réemploi. Comment faire circuler les éléments de construction. Presses

polytechniques et universitaires romandes, Lausanne. ISBN : 978-2-88915-239-1

Guattari Félix, 1989, Les trois écologies, Paris, Galilée.

Guattari Félix, 1992, « Pratiques écosophiques et restauration de la cité subjective », Chimère N°17, p.95-115. URL : www.revue- chimeres.fr/drupal_chimeres/files/17chi07.pdf

Guedes Patrick, 1915 [1994 ] L’Évolution des villes : une introduction au mouvement de

l'urbanisme et à l'étude de l'instruction civique, Paris, Ed. Temenos

Harvey David, 2011, Le capitalisme contre le droit à la ville. Néolibéralisme, urbanisation, résistances, Paris, Amsterdam.

Hutin Christophe, Goulet Patrice, 2009, L’enseignement de Soweto, Construire librement, Arles, Actes Sud.

Huygen Jean-Marc, 2008, La poubelle et l’architecte, Vers un réemploi des matériaux, Arles,

Actes Sud.

Jackson John Brinckerhoff, 1979, [2005], De la nécessité des ruines et autres sujets, Paris,

éditions du linteau.

Jackson John Brinckerhoff, 1984, [2003], A la découverte du paysage vernaculaire, Arles, Actes sud, ENSAP.

Latouche Serge, 2010, Le Temps de la décroissance. Paris, Thierry Magnier.

Latour Bruno, 1991, Nous n’avons jamais été modernes, Essai d’anthropologie symétrique.

Paris, La découverte.

Le Corbusier, 1959, Les trois établissements humains, Éditions de Minuit

Lefebvre Henri, 1968, Le droit à la ville, Paris, Anthropos.

Lévi-Strauss Claude, 1962, « La pensée sauvage », Paris, Plon.

Loubes Jean-Paul, 2010, Traité d’architecture sauvage, Manifeste pour une architecture située, Paris, Sextan.

Lussault Michel, 2012, « L’informel comme principe », Tous urbains N°0, Décembre 2012.

Magnaghi Alberto, 2000 [2003], Le projet local, Liège, Mardaga.

Masanobu, Fukuoka, 2005, La révolution d'un seul brin de paille, Éditions Guy Trédaniel

Éditeurs.

Morin Edgard, 1973, Le paradigme perdu : la nature humaine, Paris, Seuil. Papanek, Victor, 1974, Design pour un monde réel, Mercure de France.

Rotor, 2010, usus/usures, Communauté française Wallonie Bruxelles; Cellule architecture.

Zask Joëll, 2016, La démocratie aux champs, La découverte.

Von Uexküll, Jakob, 2010, Milieu Animal et milieu humain, Rivages.

 

Filmographie :

MOULLET, Luc, Genèse d'un repas, 1975, 117 mn, Blaqout, France.

ROUCH, Jean, Petit à Petit, 1971, couleur, 96mn, Pierre Braunberger, France.

 

Sur la notion de « monstre » :

ABENIA Tiphaine, Enquête sur la Grande Structure Abandonnée: de l'inventaire à la catégorisation, colloque Inventaires urbains, UQAM, Montréal, 27-28 mars 2019.

DAVODEAU Etienne, 2021, Le droit du sol. (BD)

BECHER Hilla, BECHER Bern, Anonyme Skulturen, Düsseldorf, Art-PRess Verlag, 1970.

BONNET, LANDIVAR, MONNIN, 2021, Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement.

BONY Henri, MOSCONI Léa, VERCOUTERE Antoine, « Penser le monstre moderne, entretien avec Bruno Latour », CRAUP, 2020.

FRASCARI Marco, Monsters of Architecture, Anthropomorphism in Architectural Theory, 1991, Rowman et Littlefield, Savage

GOULET Patrice, HONDELATTE Jacques, Des gratte-ciels dans la tête, 2002, Paris, Norma. PRECIADO Paul B., Je suis un monstre qui vous parle, Paris, Grasset, 2020.

SPACE CAVIAR, Non-extractive architecture. 2021, Moscou: V-A-C Press.

TABUCHI Éric, Nelly MONNIER L’Atlas des Régions Naturelles, 2020, Poursuite Editions. KOOLHASS Rem, 1995, 'Bigness ou le problème de la grande dimension', in Junkspace.

VIOLAUD Jean-Louis, « Baudrillard et les monstres architecturaux », AMC, n°278, 1987.

 

Filmographie :

BAICHWAL Jennifer, BURTYNSKY Edward, Paysages manufacturés, 2006, 86 min

TARKOVSKI Andreï, Stalker, 1979, 163 min. WHALE James, Frankenstein, 1931, 71 min.

Informations supplémentaires

Méthodes / Outils :

 

- Participation / Collaboration / Démocratisation : habiter un territoire, vivre avec les habitants (relevés de récits, inventaires d'expériences personnelles in situ)

- Arpenter le terrain / exploiter le « déjà là », « faire avec », « dessiner l'invisible » Création de transects.

- Cartographier, inventorier, quantifier, dessiner et filmer un transect, établir des protocoles (analyse et projet)

- Exprimer des rapports espace / temps (scénarios, diagrammes, dessins d'animation, collages multi-médias)

- Aborder le poly-temporel – Les projets proposeront une réponse pour un temps T ainsi que des propositions pour T+10 ans, T+25ans et T+50ans.

- Exploiter le multi-scalaire – Les projets engendreront des propositions allant de l’échelle du paysage à celle du détail à travers des allers et retours permanents de manière itérative. Maquettes de paysage, Maquette au 1/20e, Echelle 1.

- Prévoir l’auto-construction / l’appropriation de l’espace.

- Organiser des jurys publics, ouverts aux spécialistes et non-experts invités (expositions publiques).

- Exploiter une représentation adaptée au sujet

 

 

 

Concepts - Supports de cours :

 

- Gisements / « déjà là »

- Monstre (Bruno Latour, 2020)

- Hétérotopies (Foucault, 1967)

- Bricolage (Claude Lévi-Strauss, 1962)

- Écosystème / Complexité (Edgard Morin, 1973)

- Urbanisme faible (Andréa Branzi, 2012)

- Réemploi (Rotor, 2018)