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  • S5- 10 La fabrique du projet

Projet 5

Semestre 5

Groupe 06 - Michel Jacotey et Charles-Albert De Beauvais [E0511060]

Enseignant(s) : Florence Gillet, Michel Jacotey, Charles-Albert de Beauvais

  • Année : 3
  • Semestre : 5
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

FICHE PÉDAGOGIQUE / GROUPE 6 (S5) / UEL 5.11

THÉORIE ET PRATIQUE DU PROJET ARCHITECTURAL ET URBAIN

CONTEXTUALISER (L3) / TRANSFORMER (S5)

(RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE DU LOGEMENT COLLECTIF DU XXÈME SIÈCLE)

 

ENSEIGNANTS

 

L’équipe pédagogique est constituée de:

• Michel JACOTEY, architecte DPLG et enseignant titulaire (responsable [105 H]);

• Charles-Albert DE BEAUVAIS, architecte DPLG et enseignant titulaire (55 H).

 

 

ORIENTATIONS PRINCIPALES

 

Le semestre est l’occasion d’aborder, dans le cadre d’un projet situé de rénovation et d’extension d’un ensemble immobilier existant, la thématique de l’amélioration énergétique du patrimoine bâti de l’habitat collectif du XXème siècle, avec la volonté:

• d’insister sur l’expérimentation encadrée d’une méthode de projet faisant une large part au rationnel et à la recherche de sens à chacune des étapes de l’étude;

• d’aborder la représentation architecturale sous l’ensemble de ses aspects (croquis et schémas d’intention, dessin d’étude et de vérification et dessin de présentation);

• d’initier les étudiants à la pratique du projet sous certains de ses aspects les plus opérationnels (méthode de travail, techniques de construction et de rénovation, insertion dans le réel, etc.) en considérant la réalité du construire comme moteur de la conception;

• d’installer, aussi souvent que possible, l’étudiant dans une perspective professionnelle en renforçant le lien entre les deux dimensions de l’architecture, discipline et métier.

 

Ce projet unique, développé pendant tout le semestre, engage chaque étudiant à:

• aborder, avec un esprit « militant », un programme à valeur d’exemplarité, profondément marqué par l’actualité mondiale (amélioration énergétique du patrimoine bâti) et en lien direct avec la problématique du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique (bâti existant français responsable, à lui seul, d’un quart des émissions nationales de gaz à effet de serre);

• améliorer la typologie, souvent obsolète pour ce patrimoine vieux d’environ 50 ans, du logement existant en introduisant des degrés de liberté et des pistes d’innovation portés par les principes de la rénovation énergétique avec densification;

• s’initier à la notion de réécriture architecturale contrôlée, respectueuse du « génie du lieu » (remarquable en l’occurrence au regard de la production de l’agence ANGER-HEYMANN) et évitant le palimpseste, traduite jusqu’au détail constructif, technique et architectural, pour lui conférer une véritable légitimité;

• réfléchir, à l’occasion d’un programme d’habitation collective, au statut de l’occupant et à l’interactivité directe entre l’organisation du lieu de vie et le comportement social (notamment en période crise sanitaire mondiale et récurrente);

• étudier des références historiques ou d’actualité de programmes de même nature, à travers une analyse encadrée d’une dizaine de réalisations;

• s’initier, en pratique, aux principales réglementations applicables à ce type de programme et à ce type de site et, notamment, à la RT2020/RTRÉNOV (y compris bilan énergétique simplifié avec initiation à ARCHIWIZARD);

• s’initier, en pratique, à la notion d’économie de projet et d’équilibre budgétaire (estimation sommaire du coût des travaux avec évaluation du temps de retour);

• explorer, dans une démarche « écoresponsable », toutes les dimensions du projet sous l’angle du développement durable (initiation à la notion de certification);

• développer, dans le champ architectural, un travail, sur l’espace urbain, de prise en compte d’un site aux contraintes variées et d’intervention sur sa densité.

Contenu

MÉTHODE DE TRAVAIL

 

Est recherchée l’acquisition d’une méthode personnelle d’élaboration du projet, organisée en trois phases d’études:

• une première phase de définition d’un contexte (bâti, programme et références):

•• analyse exhaustive du bâti existant, avec une approche objective (restitution des existants [plans, coupes, façades et détails], compréhension du système constructif, analyse critique des usages, examen et qualification du comportement énergétique [enveloppe et systèmes], etc.) et une approche subjective (sensations, symbolique, appréciation architecturale, « génie du lieu », etc.) débouchant sur une synthèse exploitable;

•• analyse du programme sous l’angle quantitatif et qualitatif (y compris réglementaire) avec, si besoin, une dimension critique et l’élaboration d’un complément pertinent et avec, impérativement, une étude typologique de l’amélioration/transformation de la cellule de logement sous un angle innovant (mutualisation des espaces communs intérieurs et extérieurs, flexibilité et évolutivité des espaces de vie, augmentation de la surface habitable, insertion dans le développement durable, etc.);

•• analyse d’une référence architecturale en rapport avec le sujet, choisie parmi celles sélectionnées par les enseignants, et menée suivant des critères préétablis (typologie et assemblage des cellules de logement, structure et mode constructif du bâtiment, schéma de principe de la stratégie de rénovation [notamment en termes de développement durable], mise en perspective historique, etc.);

• une deuxième phase de définition et présentation du concept, du parti du projet:

•• recherche d’une ligne directrice claire, voire évidente, de la stratégie de la densification du site et de la rénovation architecturale et technique de l’ensemble immobilier existant (avec surélévation et/ou extension), tant du point de vue de l’amélioration de l’usage que de l’amélioration du comportement énergétique (travail sur l’intuition);

•• développement sélectif de cette idée directrice dans les différents champs d’étude du projet (usage, volumétrie, relecture architecturale, mode constructif, expression, rapport au lieu, comportement énergétique durable, etc.);

•• vérification de la pertinence et de la justesse du système de projet proposé pour la rénovation au regard des conclusions de la phase précédente (transformation de l’intuition en conviction);

• une troisième phase de développement du projet et de traduction fidèle des principes arrêtés à la phase précédente:

•• étude de l’organisation et des espaces intérieurs et extérieurs (notions de composition, de figure, de hiérarchie, d’ordre, de réécriture architecturale, etc.);

•• étude de l’enveloppe (5 ou 6 faces) sous l’angle de ses fonctions (technique [énergétique notamment], symbolique, expressive, harmonique, etc.) et de ses dialectiques (percements et parois, ambiances et filtres, opacité et lumière, etc.);

•• étude des modes constructifs des différents constituants du projet de rénovation (structure, enveloppe, second œuvre, réseaux, extérieurs, etc.) et traduction en détails de son système fédérateur.

 

La méthode de travail repose également sur une alternance entre:

• l’encadrement pratique du projet (en présentiel sauf nouvelle évolution pandémique) comprenant la correction individuelle hebdomadaire de chaque étudiant présent par l’un des enseignants du groupe et l’évaluation collective des projets par les enseignants avec une confrontation commentée des travaux;

• l’encadrement théorique du projet à l’étude (en présentiel sauf nouvelle évolution pandémique) sous forme, chaque semaine, de synthèses méthodologiques, d’exposés théoriques et thématiques (construction et rénovation, notamment) ainsi que de projections de documentaires, suivies de débats animés par les enseignants.

 

 

RELATIONS AUTRES DISCIPLINES (TRANSVERSALITÉ)

 

Dans l’esprit de transversalité du programme réformé de l’ENSAPVS, une articulation étroite est recherchée entre le projet à l’étude et les enseignements théoriques et pratiques (TD notamment) des autres champs tels que (collaborations en cours de confirmation):

• dans le champ STA:

•• (avec Sébastien MÉMET) le travail de structure et de construction (modalités de surélévation et d’extension des bâtiments et de création de façades épaisses);

•• (avec Kevin MAÏQUES) le travail sur les ambiances et les équipements (amélioration du comportement énergétique des bâtiments et élaboration d’un bilan thermique simplifié [initiation à ARCHIWIZARD ou PLEÏADE]);

• dans le champ ATR :

•• (avec Pierre VINCENT ou Antony GUITTON) le travail informatique (familiarisation avec les techniques de conception et de représentation assistées [CAO et DAO] du projet de chaque étudiant);

•• (avec Florence GILLET) le travail d’art plastique (insertion de recherches plastiques [couleur, graphisme, composition, etc.] notamment dans l’intervention sur l’enveloppe des bâtiments);

• dans le champ HCA (avec Fabien BELLAT) le travail de reconnaissance des bâtiments « domestiques » du patrimoine du XXème siècle et, en particulier, de ceux produits par l’agence ANGER-HEYMANN dans les années 1960 à 1980.

 

Dans le même esprit, un partage de l’exercice du semestre avec d’autres groupes de projet est également recherché en vue, notamment, de l’évaluation croisée des différentes phases du projet (prise de contact en cours).

Travaux

CONTENUS ET SUJETS

 

Le semestre concentre le travail sur un unique projet architectural et urbain situé, d’une durée de 12 semaines, constituée de 3 phases de travail (études préliminaires, esquisse et avant-projet sommaire), qui consiste en la reconversion durable d’un élément du patrimoine « domestique » du XXème siècle (travail de rénovation énergétique avec surélévation et/ou extension de l’habitation collective des années 1975).

 

L’ensemble immobilier proposé à l’étude et son programme de rénovation présentent les caractéristiques suivantes:

• l’ensemble immobilier, appartenant à la RIVP, conçu par l’agence ANGER-HEYMANN et réalisé par l’agence RIVET-LASSEN-DUPUIS, de 1973 à 1976, présente une surface d’environ 14 500 m2 HOB, 8 700 m2 HON et 7 000 m2 H, comprend 112 logements collectifs répartis en 2 bâtiments accolés de 10 niveaux en superstructure et 2 niveaux en infrastructure, et est implanté sur un terrain de 2 497 m2, à Paris 13ème, au 30 à 40 rue Clisson, situé dans un secteur urbain assez hétérogène et de densité variable;

• le programme consiste en une intervention globale de rénovation technique (énergie, accessibilité, sécurité, etc.) et architecturale (aspect et usages privatif et collectif) et de densification de l’ensemble immobilier, sous forme d’opération à tiroir et phasée, avec les objectifs suivants:

•• l’amélioration de la performance thermique des bâtiments avec remplacement partiel ou intégral des ouvrages de l’enveloppe et des équipements techniques principaux (CEP existant de 210 kWhEP/m2HONRT.an porté à CEP projeté de 80 kWhEP/m2HONRT.an et GES existant de 37 kgéqCO2/m2HONRT.an porté à GES projeté de 13 kgéqCO2/m2HONRT.an);

•• l’amélioration du confort d’usage de l’ensemble des logements (évolution fonctionnelle, mise à niveau des prestations et augmentation de la SH);

•• l’amélioration de l’accessibilité des personnes en situation de handicap (notamment les PMR) aux deux bâtiments et à une partie des 112 logements;

•• la « modernisation » de l’aspect des bâtiments, dans le respect des intentions d’origine spécifiques de l’agence ANGER-HEYMANN (travail architectural et technique sur l’épaisseur des façades et la création de volumes supplémentaires);

•• l’augmentation du nombre de logements (environ 25 à 35 % soit 30 à 40 logements et SH portée à 8 700 m2 H ou 9 500 m2 H) de 112 à 140 ou 150 logements (utilisation des réserves de densité créées par la loi ALUR et obtention d’une typologie plus équilibrée [augmentation nombre T1, T4 et T5]).

 

Le travail théorique, en rapport direct avec le développement du projet à l’étude, comporte:

• des synthèses des points d’intérêt collectif issues des corrections individuelles et centrées sur la méthode de projet (organisation, représentation, conception, étude, etc.);

• des exposés succincts sur les sujets abordés dans le cadre du projet touchant la réglementation (réglementation thermique, sécurité incendie, accessibilité des personnes en situation de handicap, urbanisme appliqué [PLU], CCH, économie du bâtiment, surfaces H, U et DP [ex HO], etc.), la construction (façades, HQE, fluides, structure, vocabulaire technique, etc.) et la méthode de travail (déontologie, maîtrise d’œuvre, etc.);

• des projections/débats sur des bâtiments de référence (NEMAUSUS 1 de Jean NOUVEL, FAMILISTÈRE DE GUISE de GODIN, MAISON SUJIMOTO, MAISON DE NANCY de Jean PROUVÉ, MAISON DE VERRE de Pierre CHARREAU, PAVILLON DE BARCELONE de Ludwig MIES VAN DER ROHE, etc.);

• des récits de voyages illustrés de projections (Nantes, Berlin, Chicago, Copenhague, Amsterdam, Pékin, etc.) par les étudiants et/ou les enseignants du groupe.

 

Deux semaines sont neutralisées ([dates à confirmer] du 17/11/22 au 21/11/22 et du 28/11/22 au 02/12/22) dans l’emploi du temps du S5 en vue de la participation des étudiants du S5 au projet long (PL) du S9, organisé en travail par équipes verticales constituées d’un étudiant de M2, d’un étudiant de M1 et d’un ou deux étudiants de L3 (voir fiche pédagogique correspondante sur TAÏGA).

 

 

 

ORGANISATION SÉANCES

 

Le travail sur le projet est réparti, du 28/09/22 au 03/02/23, sur 12 séances de travail, dont 3 séances d’évaluation, et son déroulement est précisé, dès le démarrage du semestre, sous la forme d’un calendrier détaillé.

 

Les séances sont organisées, avec un rythme soutenu, qui comprend chaque semaine:

• le mercredi (en présentiel sauf contrindication sanitaire), de 14H30 à 20H30, une correction individuelle de 20 à 30 minutes du projet de chaque étudiant par l’un des deux enseignants du groupe;

• le vendredi (en présentiel sauf contrindication sanitaire):

•• pour 9 séances sur 12, de 14H30 à 19H30, un travail collectif (synthèse des points d’intérêt commun, exposé théorique ou projection/débat et revue collective de certains projets représentatifs);

•• pour 3 séances sur 12, de 10H30 et/ou 14H30 à 19H30, un travail collectif d’évaluation de chacune des 3 phases du projet et de confrontation commentée des travaux.

Bibliographie

BIBLIOGRAPHIE

 

Une bibliographie, en lien avec le projet traité, est communiquée en début et en cours de semestre, comprenant notamment:

• ADEME, QUALITÉ ENVIRONNEMENTALE DES BÂTIMENTS / MANUEL À L’USAGE DE LA MAÎTRISE D’OUVRAGE ET DES ACTEURS DU BÂTIMENT, éditions ADEME, décembre 2003;

• POUGET CONSULTANTS / AMÉLIORATION THERMIQUE DES BÂTIMENTS COLLECTIFS CONSTRUITS DE 1850 À 1974, éditions EDIPA 2011;

• DROUOT et LACATON et VASSAL, PLUS, éditions GG 2007;

• ATELIER PARISIEN D’URBANISME (APUR) / RÉHABILITATION DES BÂTIMENTS CONSTRUITS À PARIS ENTRE 1945 ET 1974 (PRATIQUES ACTUELLES / NOUVEAUX ENJEUX), site www.apur.org, juin 2016.

Informations supplémentaires

SUPPORTS DE COURS

 

Des supports de cours, en préparation des séances de travail collectif du vendredi après-midi, sont communiqués tout au long du semestre, comprenant notamment:

• un document hebdomadaire intitulé SÉANCE DE SYNTHÈSE (fil conducteur du travail collectif du vendredi après-midi);

• la réglementation de sécurité incendie des bâtiments d’habitation (ARRÊTÉS DES 31/01/86 ET 19/06/15);

• la réglementation relative aux handicapés (ACCESSIBILITÉ / 1. BÂTIMENTS D’HABITATION COLLECTIFS NEUFS / ANNEXE 6 DE LA CIRCULAIRE N° DGUHC 2007-53 DU 30/11/07 RELATIVE À L’ACCÈS DES PERSONNES HANDICAPÉES AU CADRE BÂTI);

• le tableau de synthèse des différents types de surface utilisés (SHOB, SHON, SHONRT, SUB, SUN, SH et SDP) et le complément du MONITEUR relatif à la SDP.