REPAIR-REWORLD
@repair_reworld
repairreworld@gmail.com
Enseignantes : Marion Howa, TPCAU (responsable) ; Emmanuelle Bouyer, ATR ; Antonella Di Trani, SHS.
Présentation de l’atelier :
L’atelier REPAIR-REWORLD propose de s’exercer aux approches contemporaines non destructives en architecture. Il invite à mobiliser toute l’ingéniosité du métier à ne plus démolir, à construire moins et inventer des protocoles de réparation et de soin de nos édifices et nos environnements. Pour mobiliser les étudiant.es sur des pratiques architecturales qui les engage dans la société, l’atelier propose une pédagogie de l’action dans des contextes populaires ou critiques. Se confronter au réel des milieux habités implique dès lors d’expérimenter des processus de conception plus inclusifs, ouverts et à l’écoute, critiques et économes. L’objectif est d’inviter les futur.es architectes à se construire un point de vue personnel et critique en relation au monde contemporain et à venir.
En particulier, l’atelier s’inscrit dans les mouvements d’écologie populaire. Cette perspective envisage les questions d'écologie et de justice sociale comme indissociables. Elle s’intéresse aux territoires de résistances face au mode de production architecturale de l’anthropocène. En contexte métropolitain, de multiples espaces contestataires et ordinaires ouvrent des sujets contemporains d’architecture aussi divers que : la liberté de circulation et d’installation, les informalités urbaines et architecturales, les pratiques agricoles et de subsistance, les savoirs d’autoconstruction et vernaculaires, les communautés habitantes à l’œuvre, les expériences de régénération écologique et de dépollution autogérée, les pratiques de care, les productions d’architectures mineures, les luttes contre des grands projets d’aménagement, la souveraineté technique du low tech, les occupations citoyennes. Ces processus actifs hétérogènes peuvent s’interpréter comme arts de résistance écologique, entre mobilisations sociales et transformations à bas bruit. L’atelier propose ainsi un enseignement de l’écologie en architecture depuis les marges. En assumant que les enjeux d’écologie et de démocratie vont de pair, il a pour but de repenser en architecture des formes d’écologie politique pour tous.
Les territoires d’étude proposés dans cet atelier sont appelés « situations critiques ». Elles consistent en des lieux à priori regardés pour leur désagrément mais qu’il devient crucial de documenter et transformer à partir de leurs ressources. Qu’il s’agisse de quartiers populaires, de marges urbaines, périphéries, ou encore des friches, squats, structures abandonnées ou habitats informels, l’intérêt pédagogique de travailler sur et avec les situations critiques, pour un.e architecte, est d’interagir en résonnance avec des lieux où se joue le droit à la ville en actes. Dans ces situations, documenter (forensic) et transformer la réalité vont de pair. Dès lors, une intervention architecturale ne peut plus être prédéterminée en amont mais part de la spécificité, complexité et hétérogénéité de la réalité des terrains rencontrés. En outre, le processus de conception ne vise plus à produire des objets finis ou sculpturaux, mais consiste en un processus de conception ouvert et ascendant. La pratique du projet organise des interventions architecturales comme des dispositifs singuliers et collaboratifs, possiblement évolutifs ou altérable à moyen et long terme.
Résolument pragmatiste, une telle pratique processuelle de conception s’inscrit en interdisciplinarité à la croisée des sciences de la construction, du champ artistique contemporain et des sciences humaines et sociales (anthropologie, sociologie, philosophie).
Objectifs :
_Apprendre la conception architecturale de manière holistique en reliant des savoirs transversaux : processus de création, cheminement philosophique et politique.
_Aiguiser son point de vue critique sur des problèmes contemporains de société par des tactiques de décentrement.
_Produire du savoir à partir d’une expérience réelle, dans la conception et dans la mise en œuvre.
_ S’impliquer dans une rencontre et être en capacité de négocier avec les acteurs d’un lieu. Construire un processus de projet à l’épreuve de l’altérité et de la réalité.
_Se responsabiliser dans la production de connaissance, engager une démarche réflexive sur les actions menées. Parvenir à l’auto-évaluation de ses limites et de ses besoins.
_Expérimenter des dispositifs d’autogestion d’atelier.
_Mobiliser outils, méthodes et théories pour appareiller et consolider une démarche expérimentale personnelle afin de la rendre publique.
_Participer à la construction d’un savoir propre au groupe REPAIR-REWORLD.
Mots-clés :
Immersion, rencontre, praticien-réflexif, négociation, approche coopérative, communautés habitantes, architecture processuelle.