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  • S7-P2 Projet 2 architectural et urbain

DE 3 : Dispositifs sensibles de l'habiter - Anne Roqueplo

Semestre 7

Enseignant(s) : Anne Roqueplo, Kevin Maïqués, Jordi Pimas Megias, Henri Herre - Parant

  • Année : 4
  • Semestre : 7
  • E.C.T.S : 14
  • Coefficient : 6,00
  • Compensable : non
  • Stage : non
  • Session de rattrapage : non
  • Mode : option
  • Affilié à un groupe : non

Objectifs pédagogiques

Si l’habiter revêt une dimension extensive de l’intime au territoire (Georges Pérec), les évènements récents nous ont conduits à expérimenter la contraction de nos sphères de vie, et donc la nature de leurs limites.

Comment fabriquer une connexion étendue et stratifiée entre l'échelle intime de l'espace domestique, et celle du territoire?  Quels dispositifs architecturaux pouvons-nous proposer dans cette situation de nouvelles densités urbaines, physiques et temporelles ?

 

 

L’atelier de projet s’intéresse aux sphères et multiples limites qui confectionnent notre environnement quotidien. Que cela concerne les limites spatiales, temporelles, fonctionnelles ou sociales.

 

A l’image des enjeux sociaux et culturels qu’elles traduisent, la prise de conscience de la nature des limites entre un corps et celui d’autrui, une maison et celle d’autrui, un jardin et celui du voisin, tout autant que les limites entre les usages et fonctions (habiter et travailler, soigner et commercer par exemple) ou même entre différentes catégories de populations constitue pour l’étudiant les prémisses d’un champs d’investigation stimulant.

Ce champ d’investigation s’appuiera tout autant sur les expériences personnelles de l’étudiant, l’analyse d’architectures remarquables, l’enquête sur les pratiques de certaines populations, et l’exploration d’un périmètre urbain aux sujets sous-jacents de mixité, de biodiversité, de climat, d’économie ou de densité.

 

Dans le cadre de ce périmètre on s’oriente plus précisément vers un « territoire en transformation » propice à l’élaboration de problématiques raisonnées autour d’enjeux métropolitains affirmés et sensibles.

Dans un territoire urbain aux contours flous, il s’agit dans le cadre de cet atelier de projet de développer un projet ouvert à l’altérité au sein duquel des éléments programmatiques hétérogènes seront mis en interface, à partir d’un discours argumenté interrogeant à travers lui la capacité de l’architecture à se déployer.

 

L'atelier se déroule les mardis.

Contenu

A l’image d’un marcheur qui arpente un territoire pour le découvrir, l’éprouver, le comprendre et l’aider à se développer, l’atelier propose à l’étudiant de laisser place à un travail sensible restituant des expériences personnelles situées, vécues ou perçues, relativement à soi et aux autres. Cette démarche indispensable, complétée par une expérience de certaines architectures remarquables, marque le début d’une approche personnelle qui engagera la problématique.

 

Cette approche se dirigera ensuite vers une démarche projectuelle considérant tour à tour l’échelle des interfaces, des épaisseurs entre programmes, des rapports pouvant exister entre eux, des seuils, du mobilier et du corps, les aires d’usage, leurs relations (parcours, vues) et qualités respectives (proportions, lumière) pour engager la fabrication d’un condensateur urbain fort, volontairement mixte, en phase avec la vie contemporaine.

 

Cette recherche trouvera sa source parmi des matériaux libres apportés par les étudiants (scènes de films, photographies, reportages, modelage, dessins ou récits sur la vie quotidienne) comme des apports de la sociologie ou de l’art ouvrant sur une meilleure appréhension de l’espace (espace perçu/conçu/vécu) et de ses limites. Un important travail de cette démarche sera développé par la vidéo.

 

La démarche de recherche et d’expérimentation prendra forme à travers différentes modalités dont la conception d’organigrammes cartographiques traduisant un « scénario » par lequel l’étudiant souhaite aborder le projet, l’analyse d’opérations remarquables identifiant un échantillonnage de possibles. Pour enfin produire la conception d’un projet dont les entités programmées s’enrichissent les unes des autres en confrontation à un site dense et dont le but de cette rencontre sera d’établir une connexion étendue et stratifiée entre l’échelle intime de l’espace domestique et celle du territoire et ses pratiques.

Bibliographie

- Michel Foucault, Le corps utopique. Les hétérotopies, Paris, Gallimard, 2019, 64 p.

- Michel Corajoud, « Lettre aux étudiants de Versailles», Le jardinier, l'artiste et l'ingénieur, Ed. de l'Imprimeur. 2000. 95 p.


- Y. Dessuant B.Tschumi, «L’entre-deux : de l’espace à l’événement et de l’événement à l’espace», Etudes Théatrales, 1997.


- Chris Younès, Maison-Mégalopole, Architectures, philosophies en oeuvre, Paris, Les éditions de la passion, 1998, 193 p. 


- Bénédicte Chaljub, La politesse des maisons. Renée Gailhoustet, architecte, Paris, Actes Sud, 2009, 85p.

- Monique Eleb-Vidal et al, Penser l'habité, le logement en questions PAN 14, Bruxelles, Mardaga, 1988, 183p.


- Monique Eleb-Vidal et al, L'habitation en projets. De la France à l'Europe, Bruxelles, Mardaga, 1990, 147p.


- Vers de nouveaux logements sociaux Tomes 1 et 2, Cité de l’architecture et du patrimoine 


- François Bellanger, Habitat(s), Questions et hypothèses sur l’évolution de l’habitat, éditions de l’Aube, 2000, 227p.

- Jean Baudrillard, Le système des objets, Paris, Gallimard, 1968, 275 p. 


- Pierre Deffontaines, L'homme et sa maison, Paris, Gallimard, 1972, 254 p.


- Jean Paul Filiod, Le désordre domestique. Essai D'anthropologie, Paris, L’harmattan, 2003, 183 p.


- Martin Heidegger, Essais et Conférences, Paris, Gallimard, 2004 (original 1954), 349 p. 


- Emmanuel Lévinas, Totalité et infini, Essais sur l’extériorité, Paris, Livre de poche,1971, 348 p.


- Malcolm Mac Luhan, Counterblast, Montréal/Paris, Ed Mame/Hurtubise HMH, 1972, 144 p.


- Thierry Paquot, Demeure terrestre. Enquête vagabonde sur l’habiter, Paris, les éditions de l’imprimeur, 2005, 188 p. 


- Georges Perec, Penser /Classer, Paris, Le seuil, 2003, 175 p. 


- Serge Tisseron, L’intimité surexposée, Paris, Ramsay, 2001, 179 p. 


- Rem Koolhaas, Junkspace / Repenser radicalement l’espace urbain, Editions Payot, 128 pages, 2011.


- Jacques Lucan, Habiter / Ville et Architecture, Presses Polytechniques Romandes, 298 pages, 2021.


- Rem Koolhaas, Stefano Boeri, Kwinter Sanford, Nadia Tazi et Hans Ulrich Obrist, Mutations, Actar Editions, 2000.


- Robert Venturi, Denise Scott Brown, L’enseignement de Las Vegas, Editions Mardaga, 192 pages, 1978.


- Martin de la Soudière, Arpenter le paysage, Editions Anamosa, 384 pages, 2019.


- 51N4E, Double or Nothing, AA Publications, 352 pages, 2011.


- Ed Ruscha, Every Building on the sunset strip, Los Angeles, 1970.

- Cynthia Fleury, Ce qui ne peut être volé. Charte du Verstohlen, avec Antoine Fenoglio, Paris, Gallimard, coll. 'Tracts', 46 p.