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  • DE1 Alto - Architecture-Laboratoire des Territoires Ouverts
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BORIT Alexia

Montreuil, construire la ville sur la ville - Habiter les murs à pêches de Montreuil, inventer de nouvelles typologies

2019

Montreuil (93)

Directeur(s) d'étude(s) : Martine WEISSMANN

Dans le cadre de mon projet de fin d'étude, j'ai souhaité orienter ma recherche autour du vestige dans la ville, c'est-à-dire des traces du passé présentes dans celle-ci. Après une réflexion sur différents sites potentiels, je me suis intéressée au site des murs à pêches situés à Montreuil (situé à l'Est de Paris).

Le vestige est ce qui demeure d'une chose détruite ou disparue à laquelle une consécration patrimoniale s'est portée. Ces vestiges, s'ils ne sont pas valorisés, sont délaissés du reste de la ville alors que leur état vétuste porte la trace d'une pratique propre au lieu. Ceux sont des espaces ignorants ou ignorés du reste de la ville, des espaces provisoires à durée indéterminée. Le délaissé est " dans l'espace urbain, la trace (un effet) et un oubli (l'effacement) d'un grand changement inscrit à l'intérieur du temps urbain, un autre temps, suspendu, une réserve ".

Les caractéristiques de l'objet d'étude devaient poser la question de la considération de l'existant. Après plusieurs recherches, le site des murs à pêches à Montreuil répondait aux caractéristiques que je cherchais : un espace de mémoire s'immisçant dans la ville. Plusieurs questions, qui avaient déjà émergées lors de mon mémoire ont alors pris une tournure beaucoup plus concrète lors de cet exercice de projet.

Jusqu'où pouvons-nous faire évoluer un site sans le dénaturer? Comment réintégrer les héritages de la ville en lui permettant d'accueillir de nouveaux usages? Les murs peuvent-ils contenir et générer des schémas d'organisation tramée tant à l'échelle urbaine qu'architecturale? Mon choix de problématique tente alors de regrouper toutes ces questions: Comment la trame en lanière fine induit-elle de nouvelles typologies architecturales? Celle-ci est complétée par la problématique liée à la recherche, laquelle s'oriente sur la capacité d'une ville à s'imprégner de ses strates pour se réinventer.

Ce projet et ces recherches ont comme ambition de retracer le passé de la ville, l'essor qu'elle a connu grâce à la culture des pêches, et l'émergence de la ville qu'on connaît aujourd'hui. Un patrimoine oublié à certaines époques et qui aujourd'hui pose une multitude de questions. La ville n'est autre qu'un lieu d'histoire et de renouveau, on ne peut comprendre son développement qu'en s'intéressant à son passé. On pourrait alors dire qu'à l'image des pêchers, la ville a émergé du sol dans une trame déjà constituée des murs à pêches.En effet, la ville de Montreuil s'est construite autour de la pratique horticole. Des murs étaient construits par les horticulteurs au fond de leur jardin afin de créer les conditions optimales à la production de pêches. Ces murs et leurs parcelles horticoles ont occupé plus de 800 hectares. Bien qu'il n'en reste plus que 37 hectares aujourd'hui, ces murs ont dessiné le tissu urbain de la ville. Ce point m'a intéressé car ce site est actuellement une entité historique survivante significative d'une pratique vernaculaire qu'il est aujourd'hui important d'habiter.